(Agence Ecofin) – S’il y’a un secteur d’activité où l’on peut le mieux apprécier la sévérité de la crise sanitaire en Afrique, c’est bien celui de l’aviation civile. En 2020, le secteur a affiché des performances catastrophiques et la saignée est loin d’être terminée.
La pandémie de Covid-19 a assené un coup dur aux transporteurs africains, qui ont enregistré en 2020 une chute historique de leurs activités. Selon les données publiées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) le vendredi 15 janvier, ceux-ci ont perdu 14 milliards USD de revenus, dans le transport de passagers, au cours de l’année écoulée.
En 2020, les compagnies du continent ont enregistré une baisse de 78 millions de passagers et de 58% de leur capacité globale comparée à 2019. Quatre transporteurs africains ont suspendu leurs opérations tandis que 2 autres se sont mis en redressement judiciaire.
L’Association internationale du transport aérien (IATA), pour sa part, indique que les volumes de trafic de 2019 en Afrique ne reviendraient pas avant 2023. Le continent « devrait connaître une reprise tardive de ses performances financières », souligne-t-elle, en déplorant le timide soutien des gouvernements de la région.
A l’échelle mondiale, le trafic passager a chuté de 60%, « ramenant les statistiques du transport aérien au niveau de 2003 ». Concrètement, seulement 1,8 milliard de personnes ont pris l’avion en 2020, contre 4,5 milliards en 2019. Résultat : les compagnies du monde ont globalement perdu 370 milliards USD, les aéroports 115 milliards USD, et les fournisseurs de services aériens 13 milliards USD.
« Avec les fermetures de frontières et les restrictions de voyage mises en place dans le monde entier, en avril, le nombre total de passagers a chuté de 92% par rapport à 2019 ; soit 98% pour le trafic international et 87% pour le transport intérieur », indique l’OACI.
« Après avoir atteint le point bas d’avril, le trafic de passagers a connu un rebond modéré pendant la période estivale. Cette tendance à la hausse a cependant été de courte durée, stagnant, puis empirant en septembre lorsque la deuxième vague d’infection dans de nombreuses régions a incité à réintroduire des mesures restrictives », se désole l’Agence onusienne.
Romuald Ngueyap