2020 s’achève, pour laisser la place à 2021. Une occasion saisie par Ousmane Thioune alias » Jiman », artiste, animateur et président de » Saloum Rapatak » pour tirer le bilan de sa structure et faire des projections pour le nouvelle année.
» Et le Covid-19 chamboula tout… »
L’année 2020 devait être démarrée sur les chapeaux de roue par » Underground à l’honneur » et la structure » Saloum Rapatak » pour un concert grandiose. L’artiste Samba Peuzzi devait être l’attraction au Cœur de Ville de Kaolack, d’ailleurs le contrat avait été déjà signé. » C’est à cinq ( 5 ) jours de l’événement que l’arrêté ministériel interdissant les rassemblements et autres activités est sorti alors que nous avions déjà engagé la quasi totalité des dépenses d’organisation. Comme, nous travaillons avec des professionnels, nous avons discuté pour arrondir les angles pour que personne ne soit lésée mais nous avouons que ça été un énorme gâchis sur tous les plans » raconte Ousmane Thioune.
» Du social pour les impactés du Covid-19. «
Malgré les impacts négatifs causés par le Covid-19, » Saloum Rapatak » n’a pas lésiné sur les moyens pour venir en aide aux groupements de femmes de Touba Ndorong et aux autres associations de la commune de Kaolack. » À part les dons d’une demie tonne de riz, du sucre et des financements que nous avons octroyé aux femmes du quartier pour les assister en vue du Ramadan, et booster leurs activités génératrices de revenus, nous avons participé activement à la lutte contre le Coronavirus. Ainsi, des milliers de masques ont été distribués un peu partout dans la commune et le département avec un partenaire comme le directeur du Cœur de Ville, notamment à Ocass, Ndorong et à Koutal » ajoute Jiman.
» Festival International Éveil des consciences, antidote de l’émigration. »
Les associations » Saloum Rapatak » et « Désir d’Art Afrique Focus » de Bordeaux, France, ont fait face à la presse le 5 décembre lors d’un panel organisé dans le cadre du » Festival International Éveil des Consciences ». Les organisateurs veulent lutter contre l’hécatombe due à la ruée vers l’Espagne avec des pirogues de fortune en retenant la jeunesse sénégalaise au pays à travers la conscientisation, la formation et l’accompagnement.
» Face à la recrudescence de l’émigration irrégulière ou clandestine avec son lot de victimes, tous des jeunes, nous avons jugé nécessaire d’organiser un festival avec le thème » Rester et Réussir chez Nous « . Aujourd’hui, nous avions un panel où de jeunes entrepreneurs de moins de 30 ans, des modèles de réussite qui ont percé dans le monde des affaires ont été présentés pour qu’ils soient vus comme des sources d’inspiration » a laissé entendre Ousmane Thioune » Jiman », directeur du Festival.
Du 1er au 20 décembre, des panels, des forums animés par des migrants de retour, des caravanes de sensibilisation et un dîner vont rythmer le Festival. » Durant 20 jours, des partages d’expériences concrètes avec des jeunes revenus d’Espagne, des sorties dans les zones rurales qui ont été frappées de plein fouet par l’émigration irrégulière avec des dizaines de morts vont être au menu des activités. Pour clôturer, il y’aura un dîner de l’entrepreneuriat où de jeunes porteurs de projets vont bénéficier d’assistance de la part de parrains triés sur le volet » renchérit-t-il encore.
L’objectif du Festival est de faire prendre conscience à la jeunesse que l’Eldorado qu’il cherche en Occident est ici en Afrique. Les individus migrent pour réussir mais il faut que cette migration soit régulière, il faut qu’elle soit bien pensée sinon c’est l’échec assuré. L’Europe qu’on voit sur les cartes postales ou à la télévision n’existe pas, mais le mythe est bien entretenu par ceux qui ont échoué mais l’ont caché à leur famille. Les jeunes qui prennent d’énormes risques pour traverser la Méditerranée croient qu’ils ont fait le plus difficile, hélas ils finissent généralement sous les ponts ou les foyers parceque les débouchées n’existent pas pour eux » met en garde Désirée Roua de l’association culturelle » Désir d’Art Afrique Focus », présidente du Festival.
Une forte délégation de la municipalité de Kaolack conduite par le président de la commission Culture et Loisirs, le directeur général de la SODAV et la directrice du Centre culturel régional étaient présents lors du panel tenu à l’Alliance Française.
» L’art au début et à la fin de tout développement. »
Un vernissage s’est tenu au Centre Culturel régional de Kaolack dans le cadre de la première édition du » Festival Éveil des Consciences » organisé par Saloum Rapatak et Désir d’Art Afrique Focus du 1er au 20 décembre. L’émigration clandestine, le retour aux valeurs ancestrales sont les principales axes développées par les oeuvres des artistes.
» La jeunesse africaine n’a pas de référentiel, elle ne connaît pas bien son histoire c’est pourquoi elle considère que tout ce qui est bien se trouve ailleurs, en Occident. Alors que l’Afrique est le berceau de l’humanité, berceau de toutes les consciences » a expliqué l’artiste plasticien ivoirien qui met au centre de ses oeuvres des thématiques comme le panafricanisme et le retour aux valeurs des civilisations ancestrales.
Pour 2021, » Saloum Rapatak » compte finaliser ses projets et campagnes contre l’émigration clandestine avec ses partenaires comme l’État du Sénégal, l’Union Européenne, le GIZ, les municipalités de Kaolack et Mérignac.