« CONTRIBUTION : Abdou MBODJ »
À quelques jours du Baccalauréat 2025, je lance un cri du cœur : il faut sauver le seul examen encore crédible de notre système éducatif. Trop souvent ces dernières années, le bac a été entaché par des fuites, des fraudes, des complicités et une banalisation inquiétante de la tricherie.
Il est urgent que l’État prenne des mesures fortes, à travers des décisions fermes et courageuses :
- Restreindre ou couper l’accès à Internet durant les heures critiques des épreuves (par exemple de 10h à 11h et de 16h à 17h30). Cette mesure a déjà été appliquée lors des manifestations politiques de 2024. Pourquoi ne pas l’adopter pour protéger un examen aussi stratégique ?
- Renforcer la rotation et la neutralité des surveillants : affecter les enseignants d’une académie à une autre afin d’éviter les complicités locales. Le BFM, en particulier, reste exposé à des fraudes souvent tolérées ou facilitées.
- Sanctionner sans complaisance non seulement les élèves fraudeurs, mais aussi les agents complices, notamment ceux qui laissent passer des téléphones ou ferment les yeux sur la triche.
- Faire du baccalauréat une priorité nationale, avec une organisation rigoureuse, équitable et crédible.
- Mobiliser les moyens nécessaires pour les surveillants, les correcteurs et les présidents de jury, afin d’assurer des conditions de travail dignes et efficaces.
Quand le slogan des élèves devient : « Avoir le bac ou aller en prison », cela signifie que l’essentiel est perdu : le mérite, l’effort, l’honnêteté.
L’État doit se ressaisir. Il est encore temps.
Abdou MBODJI
Professeur de mathématiques, IA Matam.