Nichée sur la Petite Côte, à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Dakar, Popenguine est une petite ville discrète mais lumineuse, où le quotidien se déroule au rythme des vagues, du vent et des rencontres. Ici, pas de grands hôtels ni de foules pressées. Juste la mer, les falaises rouges, les sentiers sablonneux et les sourires sincères de ses habitants. C’est dans ce décor paisible que nous découvrons une ville aux multiples visages : religieuse, écologique, artisanale, familiale. Une ville qui ne se donne pas au premier regard, mais qui se révèle avec profondeur à qui sait prendre le temps.
La cité religieuse de Popenguine est relativement petite, avec une population estimée à 13.000 habitants. Elle conserve un caractère villageois, avec une forte solidarité communautaire. On y parle principalement le sérère, le wolof et le français. La commune n’est composée que de trois villages à savoir Popenguine, Ndayane et Popenguine sérère.
Une ville de foi vivante Popenguine est avant tout connue pour son sanctuaire marial, haut lieu du catholicisme sénégalais. Chaque année, à la Pentecôte, des milliers de pèlerins venus de tout le pays, à pied parfois sur des dizaines de kilomètres, convergent vers la ville. Le pèlerinage marial transforme alors Popenguine en un grand village de tentes, de chants, de prières et de partage. Mais même en dehors de cette effervescence spirituelle, le sanctuaire reste un point central : sobre, blanc, perché sur une colline, il surplombe l’océan comme une vigie de paix.
Fait remarquable : dans un pays majoritairement musulman, la coexistence religieuse y est exemplaire. Musulmans et chrétiens vivent côte à côte dans un respect mutuel profondément ancré dans les traditions locales.
Une ville tournée vers la nature Popenguine, c’est aussi une ville qui prend soin de son environnement. Juste aux portes de la ville s’étend la Réserve naturelle communautaire, un espace protégé de plu- sieurs dizaines d’hectares, géré par une association de femmes locales.
Ce modèle de gestion communautaire, rare en Afrique de l’Ouest, est un exemple de développement durable: lutte contre la déforestation, préservation des espèces, éducation à l’environnement.
Au fil des sentiers, le visiteur croise oiseaux tropicaux, singes, reptiles, et une flore méditerranéenne sur- prenante. En haut des falaises, le regard porte loin sur l’océan. Le silence n’est troublé que par le souffle du vent. Une parenthèse précieuse. À cela s’ajoute le paysage attirant de sa plage, l’une des plus belles du pays de la Teranga.
Une ville qui garde son âme Malgré l’attrait touristique, Popenguine a su préserver son identité. Le centre-ville, modeste, respire l’authenticité. Un petit marché, quelques restaurants locaux, des maisons basses, des cases traditionnelles, une mosquée, une église, et partout des échanges simples entre voisins. La population, majoritairement sérère, reste très attachée à ses coutumes, à ses rites, à sa terre.
Un art de vivre
Ce qui frappe le plus à Popenguine, c’est cette lenteur choisie, cette dou- ceur de vivre devenue rare. On prend le temps. De marcher. De saluer. De partager un repas simple, un jus de bissap ou de « bouye » (Ndlr : pain de singe). De regarder le soleil se cou- cher sur l’océan, en silence, depuis les falaises ou la plage. Popenguine n’est pas une ville spectaculaire. Elle ne cherche pas à briller. Elle touche autrement par son calme, sa spiri- tualité, son harmonie avec la nature. Elle donne envie de revenir. Ou peut- être, de ne jamais repartir.