
Diamniadio, 23 mai 2025 / La campagne d’immatriculation gratuite des véhicules à deux-roues, lancée pour renforcer la sécurité routière et publique, a permis d’enrôler 149 048 dossiers, dont 124 248 ont été validés, a annoncé vendredi le directeur général des transports routiers, Valdiodio Ndiaye. Ce chiffre marque une avancée spectaculaire comparée aux 18 600 dossiers validés sur toute l’année 2024.
Menée sur une période de cinq mois, du 6 janvier au 23 mai 2025, cette opération a été prolongée au-delà de son échéance initiale du 13 mars, jusqu’au 25 mai, pour permettre au plus grand nombre de régulariser leur situation. Objectif : améliorer la traçabilité des deux-roues, faciliter leur identification en cas d’accident ou de vol, et favoriser une meilleure régulation du trafic routier.
Un taux de rejet significatif et des disparités régionales
Malgré ces résultats encourageants, 24 698 dossiers ont été rejetés, soit 17 % des demandes traitées. Ces rejets sont majoritairement dus à des pièces manquantes, des incohérences administratives ou des situations de non-conformité.
Certaines régions se démarquent par un taux de validation élevé, à l’image de Ziguinchor, Kaolack et Fatick, où plus de 95 % des dossiers ont été validés. Ce succès est attribué à l’implication soutenue des autorités locales, sous la coordination des gouverneurs et préfets.
À l’inverse, des régions comme Saint-Louis (65 %), Matam (73 %), Diourbel et Sédhiou (74 %) présentent des résultats plus modestes. Dakar, quant à elle, enregistre un taux de validation de 87 %, avec environ 3 057 rejets recensés.
Mesures transitoires et avertissement final
Face à l’approche de la date butoir du 25 mai, le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a mis en place des mesures d’assouplissement pour accompagner les usagers :
Délivrance d’un certificat de dépôt provisoire valable trois mois pour les dossiers en instance ;
Acceptation temporaire de ce certificat lors des contrôles, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur ;
Lancement de formations pour l’obtention du permis de conduire, à destination des associations de motos ;
Facilitation de l’accès aux casques de protection.
Le ministère appelle donc tous les propriétaires de deux-roues non immatriculés à se présenter sans délai aux services compétents. À compter du 25 mai 2025, toute moto non immatriculée sera considérée comme en infraction, passible de sanctions immédiates, incluant amendes et immobilisation du véhicule par les forces de défense et de sécurité.
Cette campagne marque une étape stratégique dans la régulation du secteur des deux-roues au Sénégal, longtemps caractérisé par une forte informalité. Elle jette également les bases d’une meilleure gestion de la sécurité routière, dans un contexte où les deux-roues sont fréquemment impliqués dans des accidents graves.