Face aux critiques croissantes et à la nécessité de restaurer la confiance économique, les autorités de transition en Guinée annoncent un nouveau calendrier électoral. Mais dans un climat politique sous tension, le doute persiste sur la sincérité de l’engagement démocratique.
Sous le regard scrutateur de la communauté internationale et en quête de crédibilité économique, la junte guinéenne a annoncé un nouveau calendrier de transition politique. Le référendum constitutionnel est prévu pour le 21 septembre 2025, suivi des élections législative et présidentielle en décembre de la même année.
L’annonce a été faite par le Premier ministre Amadou Oury Bah, ce lundi 12 mai 2025, lors de son intervention à l’Africa CEO Forum d’Abidjan. « Le référendum constitutionnel aura lieu le 21 septembre, et les élections législatives et présidentielle se tiendront en décembre », a-t-il déclaré, en ajoutant que le premier train de Simandou arrivera avant les élections, un clin d’œil stratégique au méga projet minier censé relancer l’économie guinéenne.
En juillet 2024, la junte a dévoilé un projet de nouvelle Constitution, laissant entrevoir la possibilité d’une candidature du colonel Doumbouya lui-même. Une perspective qui suscite l’inquiétude de l’opposition et des défenseurs de la démocratie.
Malgré cette annonce, le climat politique reste extrêmement tendu. Les deux anciens partis au pouvoir ont été suspendus, et l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principale force d’opposition encore active, est placée sous surveillance constante.
La répression contre les voix dissidentes continue, avec des restrictions aux manifestations, des arrestations d’opposants et un contrôle accru des médias indépendants. Dans ce contexte, les garanties de transparence et d’inclusivité du processus électoral sont remises en question par plusieurs ONG et observateurs internationaux.
La pression exercée par la CEDEAO, l’Union africaine, mais aussi par les bailleurs de fonds internationaux, semble avoir poussé la junte à annoncer ce calendrier. Reste à voir si l’engagement sera respecté… ou s’il s’agit d’un nouveau report déguisé.