
Le Sénégal vient de franchir une étape majeure dans sa lutte contre les effets du changement climatique. Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a procédé, ce vendredi, au lancement officiel du projet intitulé « Mettre en cohérence la planification nationale et infranationale de l’adaptation au Sénégal ». Financé à hauteur de 2,6 millions de dollars (environ 1,5 milliard de FCFA) par le Fonds vert pour le climat, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ce projet s’étendra sur trois ans.
Lors de la cérémonie de lancement, le ministre a souligné l’importance cruciale de cette initiative dans la construction d’une résilience nationale solide face aux impacts du réchauffement climatique, qui affecte directement des secteurs névralgiques comme l’agriculture, la santé, l’eau, les infrastructures et la biodiversité.
« Ce projet marque une étape décisive dans notre engagement commun à renforcer la résilience de notre nation », a déclaré Daouda Ngom, insistant sur la nécessité de consolider la coordination entre les échelons national, sectoriel et local.
Ce projet vise à finaliser les Plans nationaux d’adaptation (PNA) pour dix secteurs prioritaires et à doter le Sénégal d’un PNA global, servant ainsi de feuille de route nationale pour encadrer les politiques et projets d’adaptation aux changements climatiques. Les collectivités territoriales, selon le ministre, joueront un rôle central dans la mise en œuvre des actions.
De son côté, la représentante résidente du PNUD, Catherine Phuong, a mis l’accent sur la nécessité d’une planification « structurée, inclusive et rigoureuse », en appelant à la mobilisation de tous les acteurs : autorités locales, secteur privé, société civile et universités.
« L’adaptation ne doit pas être l’affaire des seuls spécialistes », a-t-elle martelé, tout en évoquant les défis persistants en matière de coordination institutionnelle, de disponibilité de données climatiques locales et d’accès au financement international.
Elle a rappelé que les besoins du Sénégal en matière d’adaptation à l’horizon 2030 s’élèvent à plusieurs milliards de dollars, soulignant la lenteur et la complexité de l’accès aux financements climatiques mondiaux.
La cérémonie a réuni des représentants du Parlement, des ministères sectoriels, des collectivités territoriales, du secteur privé, de la société civile et des experts nationaux impliqués dans les politiques d’adaptation climatique. Tous ont salué cette dynamique nouvelle qui pourrait, à terme, repositionner le Sénégal comme un modèle de résilience climatique en Afrique de l’Ouest.