Terre de richesses naturelles, la Casamance (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou) se positionne comme un pôle stratégique pour les investissements orientés vers le développement durable. C’est ce qu’ont souligné, hier, à Ziguinchor, les autorités administratives et des responsables du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, réunis dans un atelier de concertation pour l’élaboration d’une cartographie des investissements axés sur les Objectifs de développement durable (Odd).
Regroupant les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, le pôle Sud regorge de ressources agricoles, halieutiques, forestières et touristiques, encore largement sous-exploitées. Selon une étude présentée lors d’une rencontre tenue, hier, en 2023, la région a enregistré des performances impressionnantes : plus de 1 million de tonnes de riz, près de 464.000 tonnes d’arachide, 322.000 de maïs et plus de 220.000 de mil. Kolda s’est distinguée également avec une production de 70.101 tonnes de coton, tandis que Sédhiou a fourni 4.000 tonnes de fonio et plus de 2.800 tonnes de bananes.
L’étude a également mis en avant les 149.779 tonnes d’anacarde exportées via le port de Ziguinchor, les 83.424 tonnes de poissons issues de la pêche artisanale et la présence de plus de 463.000 hectares de formations forestières. Le tourisme n’est pas en reste, avec plus de 109.000 visiteurs enregistrés en 2023. D’après l’adjoint au gouverneur de Ziguinchor chargé du développement, Alsèny Bangoura, qui a présidé la séance, «la richesse de la Casamance réside principalement dans son secteur primaire ». L’agriculture, la pêche, l’élevage et l’agroforesterie, a indiqué le collaborateur du gouverneur Mor Talla Tine, constituent des leviers majeurs de croissance inclusive et durable.
Organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), en partenariat avec la direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), cette rencontre avait pour but d’identifier les niches d’investissement à fort potentiel et d’aligner les projets économiques avec les Odd à l’horizon 2030. « Nous sommes ici, pour fournir aux investisseurs des outils et des données fiables leur permettant de choisir des projets à fort impact social, environnemental et économique », a déclaré Mahi Amadou Dème, économiste à la Dgppe. De plus, a-t-il insisté sur l’importance de mobiliser le secteur privé, pour combler le déficit de financement lié à la réalisation des Odd.
De son côté, l’économiste principale au Pnud Fatou Ly, a rappelé les enjeux actuels et futurs. « Il reste des défis à relever, mais avec l’engagement des partenaires publics et privés, nous pouvons faire de la Casamance un modèle d’investissement responsable et durable », a-t-elle estimé. À travers cette démarche, le Pnud et la Dgppe entendent également favoriser la création de partenariats public-privé, catalyseurs d’une transformation économique ancrée dans les territoires.