Saint-Louis – À l’occasion de l’amphithéâtre de rentrée de l’UFR des Sciences juridiques et politiques de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le ministre secrétaire général du gouvernement, Boubacar Camara, a délivré ce samedi une leçon inaugurale riche en enseignements sur le thème : « Les enjeux de la transmission intergénérationnelle dans le renforcement des capacités de la communauté estudiantine ».
Face à une assemblée composée du recteur, de responsables universitaires, de professeurs, d’étudiants et de personnalités locales, M. Camara a longuement insisté sur l’importance de bâtir des passerelles entre les générations. Il a pointé du doigt les incompréhensions croissantes entre jeunes et aînés, nées de différences de valeurs, de perceptions et d’outils de communication.
« Cette génération a ses préoccupations, sa façon d’agir et ses motivations qui lui sont propres », a-t-il affirmé, soulignant la difficulté d’un dialogue fructueux entre les générations faute de compréhension mutuelle. Pour Boubacar Camara, cette fracture générationnelle menace la continuité des valeurs fondamentales de la société.
L’inspecteur général d’État a rappelé que la transmission ne saurait être une démarche individuelle. Elle doit s’inscrire dans une logique collective, mobilisant l’ensemble de la société, avec l’État en chef de file. S’inspirant de penseurs comme Hampâté Bâ ou Léopold Sédar Senghor, il a défendu une vision équilibrée entre enracinement culturel et ouverture au monde moderne.
Dans un contexte où l’intelligence artificielle redéfinit les contours du savoir, le ministre a souligné que la transmission intergénérationnelle demeure essentielle à la pérennisation du vivre-ensemble. « Il faut construire un pont entre les jeunes et les moins jeunes », a-t-il martelé, tout en appelant à formaliser les canaux de transmission dans les programmes éducatifs et universitaires.
Critique vis-à-vis de l’usage excessif des nouvelles technologies, notamment du téléphone, qu’il accuse d’avoir affaibli la mémoire collective et les échanges interpersonnels, M. Camara a exhorté les jeunes à renouer avec la lecture, le dialogue et la production intellectuelle. Il a aussi plaidé pour une utilisation responsable et éthique de l’intelligence artificielle.
Enfin, il a encouragé les étudiants à bannir les comportements nuisibles à l’intérêt général et à devenir des acteurs engagés pour le bien commun. Il les a invités à ne pas être une génération silencieuse, mais à s’exprimer avec mesure, au service de la collectivité : « Investissez-vous pour construire un futur solidaire et porteur d’espérance. »
Par cette leçon inaugurale, Boubacar Camara a esquissé les contours d’un véritable pacte intergénérationnel, fondé sur la transmission, la compréhension mutuelle et la solidarité. Un message fort à l’adresse d’une jeunesse appelée à prendre sa place dans un monde en mutation.