Depuis le coup de mou enregistré en 2022, le secteur africain de l’alimentation reprend des couleurs. Après avoir repris le chemin de la croissance en 2023, l’industrie a signé l’année dernière une nouvelle performance.
En Afrique, la production d’aliments pour animaux a atteint 57,7 millions de tonnes en 2024, soit 7,2 % de plus qu’un an plus tôt et la plus importante croissance d’une année sur l’autre au monde selon le dernier rapport « Agri-Food Outlook » de la société américaine Alltech.
Il s’agit d’un nouveau record pour l’industrie africaine qui en 2023 avait affiché la seconde plus forte progression sur le globe (1,94 %) derrière l’Océanie, après un recul en 2022. Cette prouesse contraste par ailleurs avec une hausse plus modeste de 1,2 % à l’échelle mondiale.
Dans les détails, le volume d’aliments pour les poulets de chair a progressé de 2,6 % à 17,6 millions de tonnes avec un secteur qui a repris des couleurs après l’apparition de foyers de l’influenza aviaire en 2023.
Sur le segment des poules pondeuses, le rapport révèle que le stock d’aliments a progressé de 1,7 % à 8,47 millions de tonnes grâce à la baisse des coûts des matières premières et la consommation d’œufs en hausse.
Si ces principaux segments de l’aviculture ont représenté au total 45 % de l’offre africaine, c’est du côté du secteur du bétail qu’il faut chercher les plus fortes croissances en 2024. Et pour cause, la production d’aliments pour les bovins a crû de 32,2 % (record mondial) à 6,7 millions de tonnes alors que le volume destiné aux vaches laitières s’est amélioré de 25,7 % atteignant 8,2 millions de tonnes durant l’année écoulée.
Pour expliquer ce dynamisme, Alltech met en avant l’effet d’entraînement de l’augmentation de la demande urbaine et de l’amélioration de la logistique de la chaîne de froid sur les investissements privés. A cela s’ajoute, d’après la firme, un changement progressif des systèmes de production.
« De plus en plus de petites exploitations laitières de la région passent de systèmes purement basés sur les pâturages à des exploitations commerciales, ce qui accroît leur dépendance à l’égard des rations laitières formulées et fait augmenter le tonnage d’aliments », explique la firme.
Dans le bas du classement, la production d’aliments pour l’aquaculture a augmenté de 9,1 % en Afrique (1,7 million de tonnes) alors que celle pour l’industrie porcine s’est contractée de 5,8 % à 2,8 millions de tonnes.
Globalement, selon Alltech, 40 nouvelles usines d’alimentation animale ont été installées sur le continent africain en 2024 portant le nombre total à 2 228 unités.
Espoir Olodo