
La Somone (Mbour), 6 mai 2025 – La fraude à l’électricité représente un défi majeur pour la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC), qui enregistre chaque année des pertes estimées entre 60 et 90 milliards de francs CFA. Ce chiffre alarmant a été révélé mardi par le directeur général de la SENELEC, Papa Toby Gaye, lors d’un atelier sur la transparence des ressources extractives organisé par l’Association des journalistes pour la transparence dans les ressources extractives et la préservation de l’environnement (AJTREPE).
« Il y a énormément de fraude au Sénégal. Celle opérée sur l’électricité est un véritable fléau, une activité criminelle qu’il faut combattre, parce qu’elle impacte négativement la production et la distribution de la SENELEC », a déclaré M. Gaye.
Face à ce phénomène, l’État compte redoubler d’efforts pour garantir l’accès à l’électricité à tous les Sénégalais d’ici à 2029, un objectif nécessitant un investissement de 411 milliards de francs CFA, selon Birame Souleye Diop, ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, également présent à l’atelier.
Le gouvernement s’appuie sur des mesures concrètes pour faire reculer la précarité énergétique : 334 429 ménages à faible revenu bénéficieront prochainement de la prise en charge gratuite de leur installation électrique intérieure et de leur raccordement au réseau national.
En parallèle, la SENELEC déroule un programme de sécurisation de 20 000 boutiques dans 20 marchés, visant à renforcer la fiabilité et la sécurité du réseau électrique.
Le ministre a insisté sur l’importance de la sensibilisation citoyenne : « Il y a un travail à faire avec la SENELEC pour demander à tous les citoyens d’agir en toute transparence. »
Alors que le Sénégal ambitionne une électrification universelle, la lutte contre la fraude apparaît désormais comme une priorité nationale. Le combat ne pourra être gagné qu’avec la contribution active de tous : autorités, entreprises et citoyens.