La question lancinante de la mendicité à Dakar a une nouvelle fois été portée sur la place publique, cette fois-ci par le député de la XVe législature, Papa Tahirou SARR.
Dans une question écrite adressée au Ministre de l’Intérieur, dont Walfnet a obtenu copie, le parlementaire exprime sa préoccupation face à « l’invasion » de la capitale sénégalaise par une mendicité « désordonnée et multiforme », exacerbée par la présence massive de mendiants étrangers, notamment originaires du Mali, de la Guinée et du Niger.
Le député SARR rappelle que la législation sénégalaise, à travers l’article 245 du Code pénal, encadre strictement la mendicité, l’autorisant uniquement dans des cas exceptionnels à titre religieux, sous contrôle et sans abus
Un paradoxe troublant
Or, le constat dressé est alarmant : cette réglementation est « ouvertement bafouée », transformant l’espace public dakarois en un « théâtre d’exploitation humaine et de désordre social permanent », a-t-ilconstaté
L’élu souligne un paradoxe troublant : alors que les autorités nigériennes ont pris des mesures pour interdire la mendicité de leurs citoyens à Niamey, organisant même des opérations de retrait et de rapatriement, ces mêmes ressortissants nigériens affluent au Sénégal, souvent accompagnés de femmes et d’enfants.
Selon lui, ces derniers franchissent les frontières « sans difficulté », s’installent dans la rue dans des conditions de précarité alarmantes, exposant leurs enfants au danger et contribuant à l’image d’un État sénégalais « absent, incapable de faire respecter sa propre souveraineté territoriale et juridique ».
Pour Papa Tahirou SARR, cette situation est « inacceptable » tant du point de vue de l’ordre public que de la dignité nationale. Il souligne l’atteinte à l’image du pays et le sentiment d’impuissance des institutions face à un phénomène qu’il considère avant tout comme une question de « volonté politique ».
Atteinte à l’image du pays et le sentiment d’impuissance des institutions
Fort de ce constat, le député interpelle directement le Ministre de l’Intérieur à travers une série de questions incisives : « Pourquoi les dispositions claires du Code pénal interdisant la mendicité sur la voie publique ne sont-elles pas appliquées ? Quelles mesures le gouvernement entend-il prendre pour contrôler l’entrée et le séjour des mendiants étrangers, en particulier ceux venant du Niger ? Existe-t-il une stratégie nationale de lutte contre la mendicité importée et organisée, et quelles en sont les modalités concrètes ? Le ministère compte-t-il mettre en œuvre une politique d’identification, de contrôle et de reconduite aux frontières des mendiants étrangers en situation irrégulière ? »