À moins d’un mois de la tenue du dialogue national convoqué pour le 28 mai, le parti République des Valeurs/Réewum Ngor, dirigé par Thierno Alassane Sall, a fait savoir qu’il ne prendra pas part à ce qu’il qualifie de « simulacre de dialogue ». Une décision tranchée qui en dit long sur la défiance croissante envers les mécanismes institutionnels du pouvoir en place.
Dans un communiqué ferme, la formation politique pointe un manque de sincérité dans l’organisation de cette rencontre, estimant que « les conditions d’un dialogue utile et sincère ne sont pas réunies ». Pour Thierno Alassane Sall, ce rendez-vous national ne serait qu’une opération de communication politique aux « conclusions déjà écrites », vidée de toute portée réformatrice.
Le parti fustige une trahison des engagements pris dans le cadre du Pacte de bonne gouvernance démocratique, appelant à un retour aux fondamentaux démocratiques. Il s’appuie notamment sur les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) pour réclamer une série de réformes structurelles : indépendance de la justice, organisation d’élections équitables, et fin de l’hyperprésidentialisme. Des revendications devenues récurrentes mais, selon le parti, largement ignorées par le pouvoir.
République des Valeurs dénonce également des « atteintes graves aux libertés » et des « magouilles institutionnelles » qui compromettent, selon lui, la crédibilité du dialogue annoncé. Tout en se disant ouvert à des échanges francs sur les priorités nationales, Thierno Alassane Sall refuse de « cautionner un théâtre politique déconnecté des réalités démocratiques du pays ».
Ce boycott marque un nouveau tournant dans le rapport entre opposition républicaine et institutions, et soulève une question essentielle : un dialogue sans confiance peut-il encore rassembler ?