Maître-coranique de profession, Ibrahima Top et sa vendeuse Salamata Bèye ont été jugés avant-hier, mercredi 30 avril 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont condamnés chacun à 1 mois de prison ferme pour discours contraires aux bonnes mœurs.
Le maître-coranique Ibrahima Top et son employée Salamata Bèye ont été jugés pour discours contraires aux bonnes mœurs. En réalité, l’interpellation des susnommés fait suite à une vidéo virale sur les réseaux sociaux et dans laquelle ils faisaient la publicité du produit dit « solution miracle » destiné à développer le sexe ou bien donner une forte érection à l’homme.
Les deux, à travers la vidéo incriminée, sans tabou, parlaient de sexe. Ils tenaient des propos salaces pour la publicité dudit produit dont ils vantaient les bienfaits.
Sommés de revenir sur leurs propos à la barre, ces prévenus n’ont pas osé le faire. Mais, le juge a projeté la vidéo dans laquelle on voyait le maître-coranique Ibrahima Top, dans sa boutique, accompagné de sa vendeuse Salamata Bèye, en train de lister les vertus du produit. On les entendait inciter les gens à aller s’en procurer pour renforcer leur virilité et développer leur sexe. Juste après cette projection, le juge s’est attaqué à eux : « il y a des enfants qui regardent internet et rien que pour ça, il faut voir la manière dont vous communiquez ».
Le magistrat poursuit : « vous pensez que c’est bien ce que vous avez fait, alors que tu dis que tu es maître-coranique ? C’est ce qu’on vous a appris au daara ? De grandes personnes comme vous, vous vous permettez de dire ces choses obscènes en face du monde. Il n’y a rien qui prouve que ce que vous vendez n’a pas de conséquences néfastes sur la santé de l’homme. C’est grave ce que vous dîtes. Je me demande même si on ne peut pas vous poursuivre pour exercice illégal de la médecine ».
En guise de réponse, Ibrahima Top, 31 ans, a fait son mea culpa : « je demande pardon à tout le monde », a-t-il dit. Interpellé sur ses employés qui font la commercialisation de son produit sur les réseaux sociaux, Ibrahima Top a cité le nom de Mbodia Mbaye, jugée elle aussi le même jour et pour les mêmes faits. « Il s’agit juste de trois personnes qui font la publicité des produits. C’est Salamata Bèye, Mbodia Mbaye et moi qui vendons les produits », a déclaré ce marabout domicilié aux Parcelles Assainies.
Sa coprévenue, Salamata Bèye, 25 ans, a aussi demandé pardon. Cette mise en cause a été rappelée à l’ordre par le procureur, qui lui demandait si sa génitrice était au courant de ses agissements sur les réseaux sociaux. « Ma mère n’est pas au courant de ce travail que je fais. Elle n’a même pas vu la vidéo en question. J’étais en difficulté et c’est la raison pour laquelle je travaille dans cela. Je demande pardon pour cette vidéo que j’ai faite. Je précise que j’avais même fait une vidéo pour demander pardon à tout le monde ».
Le parquet, après ses observations, a requis une peine de prison de 1 an dont 6 mois ferme contre Salamata Bèye et 1 an d’emprisonnement ferme contre son patron, Ibrahima Top. En sus de cette peine requise contre lui, le représentant du ministère public a sollicité une amende de 500.000 F Cfa contre lui.
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont quémandé la clémence du tribunal. Finalement, ces prévenus qui ont fait 13 jours en détention préventive ont été condamnés chacun à 6 mois de prison dont 1 ferme assortis d’une amende de 200.000 F Cfa. Salamata Bèye, dans les bras de Mbodia Mbaye, a versé de chaudes larmes devant le prétoire. Ibrahima Top, lui, a été condamné à 1 mois de prison ferme.