La décision de l’administration Trump d’imposer un tarif douanier de 10 % sur les importations de 185 pays, dont 51 africains, remet en question les avantages de l’AGOA, qui expire en septembre 2025. En attendant les négociations prévues en juillet 2025 sur l’avenir de l’accord, voici les cinq principaux exportateurs agricoles africains vers les États-Unis.
Depuis 2000, les exportations agricoles des pays africains bénéficiaires de l’AGOA ont enregistré une augmentation significative, principalement soutenues par les exportations de cacao, vanille, café, fruits à coque et agrumes. Entre 2000 et 2022, les exportations agricoles cumulées des pays concernés vers les États-Unis ont atteint 39 milliards $, dont 9,4 milliards $ ont été réalisés sous les préférences de l’AGOA. En 2022, 5 pays africains se sont particulièrement distingués, enregistrant des exportations qui ont franchi la barre des 100 millions $.
La Côte d’Ivoire
Premier exportateur agricole africain vers les États-Unis dans le cadre de l’AGOA, la Côte d’Ivoire doit cette position dominante à son secteur cacao, qui est également le pilier de son économie. En 2022, le pays a expédié pour 823 millions $ de produits agricoles, principalement du cacao sous forme de fèves, pâte et beurre, qui entrent dans la chaîne de valeur de l’industrie chocolatière américaine. En complément, des exportations de manioc, noix de coco, oléagineux et amidon ont également été enregistrées. Depuis 2000, les exportations agricoles ivoiriennes vers les États-Unis ont atteint un cumul de 15,7 milliards $.
L’Afrique du Sud
Avec des expéditions agricoles qui ont totalisé 622 millions $ en 2022, la nation arc-en-ciel se place en deuxième position parmi les pays exportateurs agricoles sous l’AGOA, avec une offre diversifiée et compétitive. Celle-ci comprend des agrumes (oranges, pamplemousses), des raisins de table, des fruits secs, des fruits à coque (notamment la noix de macadamia), du vin, ainsi que du poisson et des crustacés. Grâce à une agriculture industrialisée et à des normes sanitaires et phytosanitaires alignées sur les standards américains, le pays bénéficie d’un accès facilité au marché américain. Depuis 2000, l’Afrique du Sud a exporté pour 6,8 milliards $ de produits agricoles vers les États-Unis.
Le Ghana
Comme pour la Côte d’Ivoire, les exportations agricoles du Ghana vers les États-Unis reposent principalement sur sa filière cacao (fève, pâte, beurre, chocolat). En complément, le pays exporte également des noix de cajou, du manioc transformé et du poisson (notamment en conserve). Cette diversification de l’offre a permis au Ghana de générer 328 millions $ de recettes d’exportations agricoles vers les États-Unis en 2022, pour se hisser sur la troisième marche du podium. Depuis 2000, le pays a cumulé près de 3,6 milliards $ de recettes agricoles à l’exportation vers le marché américain.
Les principaux exportateurs agricoles vers les USA
Madagascar
La Grande Île occupe une place de choix parmi les exportateurs agricoles africains vers les États-Unis, grâce à des produits de niche à forte valeur ajoutée. En 2022, ses exportations agricoles ont atteint 294 millions $, dominées par la vanille, dont l’île est l’un des principaux fournisseurs mondiaux. Les clous de girofle, le poisson, les sucs végétaux (comme le ravintsara ou le niaouli) et des produits à base de chocolat viennent compléter cette offre. Le pays bénéficie d’une forte reconnaissance sur le marché américain pour ses produits naturels et aromatiques, très utilisés dans l’industrie agroalimentaire et cosmétique. Le cumul des exportations de l’Ile Rouge vers les USA, depuis 2000, s’élève à 3,6 milliards $.
Le Kenya
Cinquième exportateur du continent dans le cadre de l’AGOA, le Kenya a vendu pour 176 millions $ de produits agricoles aux États-Unis en 2022. La première économie d’Afrique de l’Est affiche une diversité agricole remarquable, avec des exportations dominées par le café arabica, le thé noir, les noix de macadamia, ainsi que des huiles végétales, des extraits de plantes médicinales et des fleurs coupées. Le pays mise également sur des produits transformés pour accroître sa valeur ajoutée à l’export. Depuis 2000, ses échanges agricoles avec les États-Unis s’élèvent à 2,1 milliards $.