Les dirigeants d’une centaine de partis, les principaux du pays, se sont réunis jeudi 1er mai à Bamako pour convenir d’une stratégie commune. Les autorités de transition ont initié la mise en œuvre des recommandations issues des « concertations des forces vives » qu’elles avaient orchestrées, et qui prévoient notamment la dissolution de tous les partis existants et l’installation du général Assimi Goïta à la tête du pays sans élections. Les partis politiques rendront publique samedi 3 mai une déclaration commune lors d’un grand rassemblement à Bamako.
Rendez-vous est donné à 14 heures au Palais de la culture de Bamako. Les partis politiques invitent tous les Maliens à se joindre à eux pour « défendre la démocratie » et rejeter les conclusions des « pseudo consultations de ces forces vives qui n’en sont pas », selon les termes d’un chef de parti en première ligne dans la mobilisation.
Plainte devant la justice
Les partis politiques dénoncent la participation, lors de ces «consultations», de responsables administratifs et tout particulièrement des gouverneurs de région: «Ils ont joué le rôle de porte-parole ! Des fonctionnaires ne devraient pas être utilisés pour inciter à violer la Constitution », estime cette même source. Une plainte sera déposée devant la justice malienne, selon plusieurs chefs de partis, qui indiquent qu’une équipe d’avocats doit être constituée en ce sens.
«La Transition doit finir en 2025 »
Le processus de dissolution des partis a déjà été enclenché, avec l’adoption mercredi 30 avril, en conseil des ministres, d’un projet de loi abrogeant la Charte des partis politiques. Les partis vont s’opposer à cette disparition programmée, mais ce combat ne doit pas servir de diversion. Le projet d’élever Assimi Goïta au rang de président de la République — et non plus de Transition — et de suspendre toute perspective d’élections pour une durée indéfinie — jusqu’à la « pacification du pays », selon les termes officiels — suscite l’indignation. « La Transition doit finir en 2025 », martèlent plusieurs chefs de parti, qui comptent demander « un chronogramme clair ».
Pas d’appel à manifester dans les rues à ce stade, mais rien n’est exclu : pour la suite, « toutes les actions sont sur la table ».
Si certains des dirigeants politiques joints par RFI sont plus va-t-en-guerre que d’autres, tous souhaitent faire bloc. « Nous sommes soudés et décidés », assure encore l’un d’entre eux.