Premier scandale pour la présidente Nandi-Ndaitwah, confrontée à une crise politique un mois seulement après son investiture.
La jeune présidence de Netumbo Nandi-Ndaitwah en Namibie est frappée par un premier scandale majeur. Samedi, Mac-Albert Hengari, conseiller présidentiel et député de l’Assemblée nationale, a été arrêté après avoir prétendument tenté de soudoyer une victime âgée de 21 ans pour qu’elle retire sa plainte, selon la police.
Hengari, qui nie toute implication dans cette affaire, doit comparaître devant la justice dans les prochaines heures. Il fait l’objet d’une enquête pour de multiples chefs d’accusation, dont enlèvement, viol et agression, a précisé la police namibienne. Selon le parti d’opposition Patriotes Indépendants pour le Changement (PIIC), les accusations incluent également un avortement forcé.
Un séisme politique au sommet de l’État
La présidence a annoncé le limogeage immédiat de Hengari, sans fournir de détails sur les raisons de cette décision. Il a également été révoqué de son siège au Parlement, qu’il occupait en tant que représentant de la SWAPO, le parti historique au pouvoir depuis l’indépendance en 1990.
La présidente Nandi-Ndaitwah, première femme à diriger la Namibie, avait dévoilé il y a un mois un gouvernement salué pour sa parité : neuf femmes pour quatorze ministres, dont la vice-présidente. Sa victoire électorale en novembre 2024, avec 58 % des suffrages, symbolisait pour beaucoup un tournant pour la nation. Mais cette arrestation jette une ombre sur ce nouveau départ.
L’opposition dénonce un « échec de leadership »
Le PIIC a vivement critiqué la gestion de la situation, affirmant que la présidente avait nommé Hengari malgré l’ouverture présumée d’une enquête criminelle dès novembre 2024. Dans un communiqué cinglant, le parti a dénoncé un « profond échec de leadership » et a rappelé que la Namibie reste confrontée à une crise de violences sexistes : 4 814 cas rapportés l’an dernier pour une population de seulement trois millions d’habitants.
L’affaire Hengari expose ainsi la fragilité d’un gouvernement en quête de crédibilité et renforce les appels à une sélection plus rigoureuse des hauts responsables, particulièrement dans un contexte où la lutte contre les violences sexistes est érigée en priorité nationale.
Une épreuve politique pour Nandi-Ndaitwah
Pour la présidente Nandi-Ndaitwah, ce scandale représente un test majeur. Engagée depuis des décennies au sein de la SWAPO et dans le combat pour l’égalité des sexes, elle doit désormais naviguer entre la nécessité de rétablir la confiance publique et les pressions politiques internes.