L’avocat et conseiller politique Robert Bourgi multiplie les attaques contre le président ivoirien Alassane Ouattara. Une offensive qui soulève des interrogations sur ses motivations réelles et sur l’éventuelle implication de Nicolas Sarkozy ou de l’Élysée.
Les tensions politiques autour d’un éventuel quatrième mandat d’Alassane Ouattara s’intensifient, et un homme refait surface avec des propos aussi tranchants que stratégiques : Robert Bourgi. L’avocat franco-libanais, connu pour ses liens étroits avec la Françafrique et son amitié de longue date avec Nicolas Sarkozy, cible désormais sans retenue le président ivoirien.
Dans un podcast diffusé par H5 Motivation, Robert Bourgi remet en question la légitimité de la réélection d’Alassane Ouattara en 2010 et dénonce sa volonté supposée de briguer un quatrième mandat. « Aujourd’hui, Alassane Ouattara, qui ne voulait faire que deux mandats, voilà qu’il est en course pour un quatrième. Et cela, en ayant rayé Laurent Gbagbo de la liste », déplore-t-il. Et d’ajouter, non sans provocation : « Peut-être veut-il battre le record de Paul Biya. ».
Ces prises de position posent une question centrale : Robert Bourgi agit-il seul ? Ou ses déclarations sont-elles le reflet d’un courant plus large au sein de la diplomatie française ? Selon Afrique Intelligence, Nicolas Sarkozy aurait été mandaté récemment par l’Élysée pour convaincre Alassane Ouattara de ne pas se présenter à nouveau en 2025. En vain.
Dès lors, certains observateurs estiment que les propos de Bourgi pourraient être une pression indirecte, une offensive médiatique orchestrée pour contraindre Ouattara à se retirer. D’autant plus que Bourgi, tout en critiquant parfois Sarkozy, continue d’afficher une amitié indéfectible avec l’ancien président français. Une double posture qui intrigue.
En pointant du doigt l’exclusion présumée de Laurent Gbagbo, Robert Bourgi relance aussi le débat sur l’équité électorale en Côte d’Ivoire. « Qu’on le laisse concourir, et on verra qui gagnera », dit-il.
Ses déclarations s’ajoutent à un climat politique déjà tendu, dans un pays où chaque cycle électoral ravive les fractures post-crise. Le président Ouattara, chef du RHDP, a reporté l’annonce de sa décision à juin 2025, alimentant encore les spéculations.
Robert Bourgi, longtemps perçu comme l’un des messagers officieux de Paris en Afrique, assure aujourd’hui ne plus agir pour la Françafrique. Pourtant, ses sorties médiatiques, son dernier livre, et ses attaques ciblées laissent penser qu’il cherche à se repositionner comme acteur d’influence sur le continent.
Alors, simple coup d’éclat personnel ? Message téléguidé ? Ou tentative de peser sur l’avenir politique ivoirien ? La question reste ouverte.