
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a lancé un appel urgent à la valorisation scientifique et économique de la biodiversité africaine lors de la cérémonie d’ouverture du Colloque PHYTOVALO, couplé au congrès de la Conférence internationale des responsables d’universités et institutions scientifiques d’expression française (CIRUISEF). L’événement, organisé à l’Université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar, a réuni experts, chercheurs et institutions académiques autour du thème « Valorisation des algues et plantes d’Afrique ».
Dans son discours, le ministre a insisté sur la nécessité pour les nations africaines de combler les lacunes en matière de connaissances scientifiques et techniques, afin de mettre en valeur les ressources naturelles de manière durable. « Il est urgent de passer à une valorisation scientifique, technologique, économique et sociale des algues et des plantes », a-t-il déclaré, soulignant le potentiel inexploité de ces ressources pour soutenir l’économie des pays en développement.
L’accent a été mis sur l’importance des algues et des plantes comme véritables réservoirs de richesse pour l’Afrique. Ces ressources sont capables de générer de l’emploi, de la croissance économique et de contribuer à divers secteurs comme la pharmacie, la cosmétique, l’agroalimentaire, ainsi qu’au traitement des eaux usées. « Leur exploitation rationnelle pourrait dynamiser des secteurs clés », a ajouté Daouda Ngom.
Le ministre a également rappelé que le Sénégal, avec ses 718 kilomètres de littoral, est un terrain privilégié pour l’exploitation des algues, abritant notamment 338 espèces de microalgues et 1 394 espèces de macroalgues. Il a cité en exemple le Meristotheca senegalensis, une algue abondante dans la presqu’île du Cap-Vert, qui pourrait offrir des opportunités majeures dans plusieurs secteurs industriels.
Placé sous le signe de la coopération scientifique et de l’innovation, le colloque a permis de mettre en lumière les enjeux liés à la valorisation des ressources naturelles africaines à travers les biotechnologies et l’intelligence artificielle. Le ministre Ngom a vu cet événement comme une occasion stratégique de renforcer la coopération entre les pays francophones pour une gestion plus efficace des ressources naturelles et une transition vers une économie durable.
Enfin, cet événement s’inscrit dans la stratégie de développement à long terme du Sénégal, en particulier dans le cadre du plan « Sénégal 2050 », qui accorde une place centrale à la biodiversité et à la gestion durable des ressources naturelles. Le ministre a appelé à une synergie d’action entre les institutions scientifiques pour faire de l’Afrique un pôle d’innovation dans la gestion des ressources végétales et marines.