À moins de deux ans des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026, le Sénégal est invité à construire une stratégie nationale ambitieuse de protection de la propriété intellectuelle afin de maximiser les retombées économiques et symboliques de cette compétition internationale. Une recommandation majeure portée par Carlos Castro, responsable des questions de propriété intellectuelle au Comité international olympique (CIO), à l’occasion de la conférence inaugurale sur le sujet tenue ce vendredi à Dakar.
Face à un parterre de décideurs – représentants de ministères, diplomates, acteurs du secteur privé et membres de la société civile – M. Castro a souligné l’urgence pour le Sénégal de bâtir un cadre juridique et économique solide autour des actifs immatériels liés au sport : marques, droits de diffusion, visuels, slogans et contenus numériques.
“La protection moderne des actifs liés au sport est essentielle pour garantir la durabilité économique des Jeux, au Sénégal comme en Afrique”, a insisté le fonctionnaire du CIO, appelant à une mobilisation collective autour de cette cause stratégique.
Avec Dakar comme première ville africaine hôte des JOJ, les enjeux sont immenses. Selon le CIO, plus de 3,4 millions de dollars par jour sont réinjectés dans l’écosystème sportif mondial grâce aux revenus tirés de la gestion des droits de propriété intellectuelle. Ces fonds permettent d’accompagner les athlètes, d’organiser les compétitions et de faire vivre les fédérations.
“Le CIO ne conserve que 10 % des recettes générées. Les 90 % restants sont redistribués dans l’ensemble du mouvement olympique”, a rappelé Carlos Castro.
En présence de la ministre sénégalaise de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, et de hauts représentants de l’UEMOA et de la CEDEAO, M. Castro a plaidé pour une politique robuste, s’appuyant non seulement sur un arsenal législatif adapté, mais aussi sur des mécanismes concrets d’application et de règlement des différends.
La conférence a également mis l’accent sur la formation, le transfert de compétences et la sensibilisation, afin de doter les institutions sénégalaises des moyens nécessaires pour défendre efficacement leurs actifs immatériels dans un univers sportif de plus en plus concurrentiel.
“Cette stratégie nationale doit amener le sport au Sénégal à aller plus vite, viser plus haut et devenir plus fort. Et nous devons le faire ensemble, pour les grands athlètes du Sénégal”, a déclaré M. Castro dans un appel vibrant à l’unité et à l’anticipation.
Avec les JOJ 2026, le Sénégal a une occasion unique de redéfinir son modèle économique sportif, en valorisant ses ressources immatérielles. Encore faut-il que cette vision soit adossée à une stratégie rigoureuse et inclusive.