Les autorités soupçonnent des bandes armées criminelles à l’origine de violences qui ravivent les inquiétudes sécuritaires dans la région
Au moins 50 personnes ont été tuées dans des attaques distinctes perpétrées au cours du week-end dans trois États du nord du Nigeria, selon des sources policières et communautaires citées lundi par l’agence Anadolu. Bien qu’aucun groupe n’ait revendiqué les assauts, les autorités pointent du doigt les bandes armées appelées localement « bandits », actives dans la région depuis plusieurs années.
À Gobirawa, une communauté rurale de l’État de Katsina, 20 corps ont été retrouvés après une attaque survenue dans la nuit de samedi à dimanche. Les assaillants, arrivés à moto, ont ouvert le feu sur les habitants et mis le feu à 20 maisons et 15 commerces, selon Abdurrahman Abdullahi, chef de la communauté et président de la coalition des sociétés civiles de l’État.
Des témoins ont décrit une scène de panique totale, les villageois tentant de fuir sous les balles. Plusieurs blessés graves ont été recensés, tandis que des dizaines de personnes sont portées disparues.
Depuis 2020, les groupes armés non identifiés — souvent désignés comme des « bandits » — sèment la terreur dans le nord du Nigeria, par des attaques ciblées, des pillages, des enlèvements contre rançon et des meurtres de civils.
Ces groupes, parfois mieux armés que les forces locales, ont profité de l’instabilité et de la porosité des frontières pour renforcer leur influence, perturbant les communautés rurales et sapant les efforts de développement local.
Le porte-parole de la police de l’État de Kebbi, Nafiu Abubakar, a confirmé la mobilisation d’unités tactiques supplémentaires pour « traquer et appréhender les auteurs ». Cependant, les habitants déplorent la lenteur des réponses sécuritaires, souvent arrivées après les attaques.
Ces violences surviennent dans un climat de frustration croissante envers le gouvernement nigérian, incapable jusque-là de garantir la sécurité des zones rurales malgré de multiples promesses.
Plusieurs organisations de la société civile et des dirigeants communautaires appellent à un renforcement immédiat des dispositifs de sécurité dans les villages vulnérables et à une meilleure coordination entre l’armée, la police et les autorités locales.
Selon les estimations des ONG, la crise sécuritaire dans le nord du Nigeria a causé plusieurs milliers de morts et déplacé plus de 500 000 personnes au cours des cinq dernières années.