Le sommet arabe, qui s’est tenu samedi à Bagdad, a mis en lumière la situation désastreuse à Gaza, en réclamant une pression internationale accrue pour mettre fin à l’effusion de sang et en appelant à un soutien financier pour la reconstruction du territoire palestinien, dévasté par les bombardements israéliens.
Lors de l’ouverture du sommet arabe, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a exprimé la nécessité de « faire pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza« . L’Espagne a également annoncé qu’elle proposerait une résolution à l’ONU pour que la Cour internationale de justice se prononce sur les actions d’Israël, tout en soutenant un autre projet visant à mettre fin au blocus humanitaire à Gaza.
Le sommet a également abordé la question de la reconstruction de la bande, un projet estimé à 53 milliards de dollars sur cinq ans. Un fonds dédié à cette reconstruction, présenté lors d’un précédent sommet de la Ligue arabe, a été évoqué. Les dirigeants arabes ont insisté sur l’urgence de mobiliser des financements pour aider à redonner vie au territoire palestinien dévasté.
« Atroce et inhumaine »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, présent à la rencontre, a vivement dénoncé la situation à Gaza, la qualifiant de « plus qu’atroce et inhumaine ». Il a appelé à la fin immédiate du blocus humanitaire et a insisté sur la nécessité de garantir la libération inconditionnelle de tous les otages pris par le Hamas. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui interpellé son homologue américain Donald Trump, lui demandant de « faire pression » pour un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.
Malgré la présence de nombreux dirigeants, tels que l’émir du Qatar, le président palestinien Mahmoud Abbas et d’autres chefs d’État de pays arabes, l’absence de nombreux leaders, dont ceux d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, a marqué le sommet.
Une nouvelle offensive israélienne dans la bande de Gaza
En marge du sommet, l’armée israélienne a annoncé de nouvelles manœuvres dans le nord de la bande de Gaza, marquant la reprise de ses opérations après le blocage des négociations et deux mois de trêve. « Le but de cette expansion de l’offensive est d’atteindre tous les objectifs de la guerre, y compris la libération des otages et la défaite du Hamas », a précisé l’armée israélienne à travers un communiqué, en allusion aux otages israéliens enlevés durant l’attaque du 7 octobre
L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée. Les représailles israéliennes ont tué au moins 53.272 Gazaouis, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
« Il semble y avoir une poussée pour un changement démographique permanent à Gaza » qui « équivaut à un nettoyage ethnique« , a mis en garde vendredi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk.