La Côte d’Ivoire fait face à de fortes tensions politiques, à quelque cinq mois de la présidentielle d’octobre 2025. Vincent Toh Bi Irié se présente en indépendant, tandis que Laurent Gbagbo, désigné par son parti malgré son inéligibilité, conteste son exclusion. Tidjane Thiam, radié pour double nationalité, a quitté la tête du PDCI-RDA. Ces figures emblématiques dénoncent un processus électoral verrouillé, alimentant les inquiétudes sur la transparence et la stabilité du scrutin à venir.
À cinq mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la scène politique ivoirienne est marquée par une intensification des tensions, des candidatures contestées et des manœuvres juridiques qui pourraient peser lourdement sur l’issue du scrutin. Trois figures dominent l’actualité : Laurent Gbagbo, Vincent Toh Bi Irié et Tidjane Thiam, chacun incarnant un pan des fractures politiques du pays.
Vincent Toh Bi Irié, l’alternative citoyenne
Ancien préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié a officiellement annoncé sa candidature à la Présidentielle en tant qu’indépendant. Depuis sa démission en 2020, il sillonne le pays à travers sa plateforme citoyenne Aube Nouvelle, se positionnant comme une alternative aux partis traditionnels. Il prône une ouverture du champ politique à tous les citoyens, dénonçant une confiscation du pouvoir par une « caste de politiciens professionnels ».
Ce phénomène de candidatures indépendantes prend de l’ampleur et attire l’attention d’analystes comme Geoffroy-Julien Kouao, qui y voient une tentative de réconcilier la politique avec les préoccupations populaires. Cependant, Toh Bi est attendu pour relever le défi des parrainages citoyens et rassembler une caution de 50 millions de francs CFA pour valider sa candidature.
Laurent Gbagbo, une candidature sous haute tension
Laurent Gbagbo, ancien président et leader du PPA-CI, a été désigné candidat officiel de son parti malgré sa radiation de la liste électorale, conséquence de sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO. Bien que gracié en 2022, il n’a pas été amnistié, ce qui le rend toujours inéligible. Malgré cela, le PPA-CI a lancé un comité de collecte de parrainages et une plateforme de financement participatif pour soutenir sa campagne.