
Les noyades tragiques se multiplient sur les plages de la grande banlieue dakaroise (Guédiawaye, Pikine, Keur Massar). La dernière en date, survenue vendredi dernier, a coûté la vie à trois jeunes filles, emportées par les vagues à la célèbre plage de Malibu, dans la commune de Golf Sud (Guédiawaye). Un drame de trop qui a poussé Babacar Mbaye Ngaraf, président de l’Alliance Sauver le Sénégal (ASS), à sortir de sa réserve. Dans une sortie au vitriol, il dénonce l’inaction des autorités et propose une thérapie de choc.
Des plages devenues des pièges mortels
« Les vagues de la mort continuent de frapper », alerte Babacar Mbaye Ngaraf. Ces derniers jours, les populations de la banlieue ont payé un lourd tribut, avec la perte de jeunes vies pleines de promesses. À Malibu, comme sur d’autres plages dangereuses et interdites à la baignade (Wakhinane-Nimzatt, Gaddaye, Yeumbeul-Nord, Malika, etc.), l’atmosphère est toujours empreinte de deuil. Pourtant, malgré l’ampleur du drame, « des enfants continuent de jouer avec la mort », déplore-t-il, pointant l’inaction de l’État.
Un appel à une action collective et inclusive
Le coordonnateur de la plateforme Nay Léer plaide pour une réponse collective : « Il est plus qu’urgent de mettre en place un cadre inclusif réunissant autorités coutumières, religieuses, administratives, politiques et acteurs communautaires pour identifier ensemble les mesures à prendre. » Il insiste aussi sur le respect des interdictions de baignade, seul moyen selon lui de freiner cette hécatombe.
S’inspirer du modèle anti-Covid
Babacar Mbaye Ngaraf propose de s’inspirer de la gestion multisectorielle adoptée par l’État lors de la pandémie de Covid-19 (2020-2021) : coordination, communication massive, mobilisation communautaire. Il suggère également de « déprivatiser certaines plages plus sûres afin de permettre aux enfants des quartiers populaires d’y accéder, au lieu de se rendre sur des sites dangereux ».
Enfin, tout en saluant le « travail titanesque » des maîtres-nageurs, il estime qu’une réponse structurelle et préventive est indispensable pour mettre fin à cette série noire qui endeuille régulièrement la banlieue dakaroise.