Le gouverneur de Niamey a donné un ultimatum d’un mois aux stations-service pour s’équiper de caméras de surveillance, dans le cadre d’un plan renforcé contre le trafic de carburant à destination des groupes terroristes.
Dans une décision ferme annoncée ce lundi 28 avril 2025, le gouverneur de Niamey, Général de brigade Abdou Assoumane Harouna, a exigé que toutes les stations-service de la capitale installent des caméras de surveillance sous un mois, sous peine de fermeture immédiate. Cette mesure vise à freiner l’approvisionnement des groupes armés terroristes, qui exploitent des failles dans la distribution de carburant. « Nous avons la preuve que près de 60 % du carburant vendu aux terroristes part de Niamey, et donc de vos stations », a martelé le gouverneur devant plus d’une cinquantaine de promoteurs de stations-service.
La ville de Niamey compte 339 stations-service, dont 54 sous contrôle direct dans la région. Malgré l’interdiction en vigueur depuis 2023 de vendre plus de 50 litres de carburant en bidon, les autorités constatent que la mesure est largement contournée.
Le gouverneur cite notamment l’exemple de la station Ola sur la route de Torodi, récemment fermée pour avoir approvisionné une zone classée rouge, en violation flagrante des consignes sécuritaires. « Celui qui n’arrête pas, la prochaine fois, lui-même ira en prison pour complicité avec l’ennemi », a averti le général.
À compter de ce jour, chaque station dispose de 30 jours pour installer un système de vidéosurveillance. En cas de non-conformité, les sanctions seront immédiates : fermeture administrative ou poursuites pénales pour complicité avec des groupes terroristes.
Les administrateurs délégués des cinq arrondissements communaux de Niamey sont chargés de superviser l’application rigoureuse de ces mesures, avec pour objectif de tarir les sources logistiques des groupes armés opérant dans les zones rouges.
En parallèle, le gouverneur a rappelé que la suspension des projets de nouvelles stations-service dans Niamey reste en vigueur, malgré la levée partielle du moratoire à l’extérieur de la capitale depuis le 3 avril 2025. Seuls les projets initiés avant 2023 et interrompus peuvent être achevés, sous conditions strictes.
Face à l’enjeu sécuritaire grandissant, les autorités nigériennes haussent le ton contre les complicités involontaires ou non dans l’approvisionnement des groupes terroristes. L’installation de caméras de surveillance dans toutes les stations-service de Niamey marque une étape décisive dans la lutte contre le financement et la logistique des groupes armés au Sahel.