Le ministère de la Communication compte mettre de l’ordre dans l’attribution du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP), désormais porté à 4 milliards de francs CFA. Habibou Dia, Directeur de la Communication, a rappelé avec fermeté les conditions à remplir pour que les entreprises de presse puissent prétendre à ce soutien financier public.
Dans un entretien accordé à l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), M. Dia a souligné que la transparence et la régularité administrative sont désormais des préalables incontournables. « Il faut être à jour avec le fisc, disposer d’un NINEA, d’un registre de commerce et produire un bilan financier annuel », a-t-il déclaré, ajoutant que seuls les médias respectant ces critères pourront bénéficier des avantages du FADP.
Une régularisation du secteur s’impose, d’autant plus que de nombreuses entreprises médiatiques ont jusque-là bénéficié du fonds sans respecter pleinement les textes en vigueur. « Il y avait un décalage entre les textes et la réalité. Certaines entreprises touchaient des aides sans remplir les obligations légales », a regretté le directeur.
Outre les exigences fiscales et comptables, les entreprises doivent aussi se conformer au Code de la presse. Pour être éligible :
L’audiovisuel doit obtenir une autorisation ;
La presse en ligne, faire une déclaration ;
La presse écrite, procéder à un enregistrement officiel.
M. Dia a également mis l’accent sur une meilleure répartition du fonds, soulignant que près de 800 millions de francs CFA – soit environ 45 % – ne profitent pas directement aux entreprises de presse. « Même s’il est prévu des formations, il est essentiel que le gros du montant bénéficie réellement aux acteurs du secteur », a-t-il martelé.
Le ministère entend ainsi renforcer l’encadrement du FADP pour qu’il devienne un véritable levier de développement de la presse, dans le respect des normes légales et déontologiques.