L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS) a tenu, ce mercredi après-midi à Dakar, une importante séance académique consacrée à deux problématiques majeures pour l’avenir économique et environnemental de la région : les indications géographiques (IG) et le dessalement de l’eau.
La première communication a été assurée par Monsieur Talla Samb, directeur de l’Agence Sénégalaise de la Propriété Industrielle et de l’Innovation Technologique (ASPIT). Intitulée « Les indications géographiques, un vecteur de développement », sa présentation a mis en lumière le rôle stratégique des IG dans la valorisation des produits du terroir et la protection du patrimoine immatériel local. À travers des exemples concrets, M. Samb a démontré comment ces instruments juridiques peuvent stimuler l’économie rurale, renforcer la compétitivité des produits sénégalais à l’international, tout en préservant les savoir-faire traditionnels.
Dans un contexte de mondialisation et de menaces sur la biodiversité, les indications géographiques apparaissent comme une réponse innovante pour promouvoir une croissance inclusive et durable. « Une IG bien gérée, c’est une identité territoriale renforcée, une plus-value économique, mais aussi un levier d’organisation des filières locales », a souligné M. Samb.
La deuxième communication, d’une portée environnementale et géopolitique notable, a été présentée par le professeur Courfia Diawara, expert en hydrologie et membre de l’ANSTS. Son exposé, intitulé « Dessalement en Afrique de l’Ouest : enjeux scientifiques et environnementaux », a dressé un état des lieux des technologies disponibles, tout en insistant sur les défis énergétiques, économiques et écologiques liés à cette option. Alors que les ressources en eau douce se raréfient dans la sous-région, le dessalement apparaît de plus en plus comme une solution alternative. Mais son déploiement à grande échelle nécessite une approche intégrée, tenant compte de la réalité des territoires, des sources d’énergie renouvelables et de la préservation des écosystèmes côtiers.
En clôture, les échanges entre académiciens, chercheurs et acteurs institutionnels ont souligné l’urgence d’un investissement accru dans la recherche appliquée, l’innovation et la coopération régionale. L’ANSTS confirme ainsi son rôle de catalyseur dans les débats scientifiques au service du développement national et continental.