« AUTEUR DE L’ARTICLE : Ibrahima Diop »
Plusieurs pays, de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à la Corne de l’Afrique, sont concernés par une question devenue centrale : la migration, en particulier les retours volontaires et la réinsertion dans les pays d’origine. C’est tout le sens donné à cet atelier organisé par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
Dans son discours d’ouverture, la Cheffe de Mission de l’OIM a salué l’engagement des pays participants en faveur de la protection et de la réintégration des migrants. Elle a également remercié le Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères ainsi que la Délégation de l’Union européenne pour leur soutien constant.
Depuis août 2022, avec l’appui de l’Union européenne, des interventions ciblées ont été mises en œuvre dans 16 pays afin d’assurer la sécurité, la dignité et la protection des droits des migrants. L’objectif est aussi de renforcer leur réintégration grâce à une approche innovante centrée sur les routes migratoires de la Méditerranée centrale et de l’Atlantique/Méditerranée occidentale.
Le cas du Sénégal
Pour le Sénégal, le programme vise à fournir une assistance immédiate aux migrants de retour dès leur arrivée, ainsi qu’un accompagnement individuel vers une réintégration durable — dans ses dimensions sociales, économiques et psychosociales.
Deux résultats clés sont attendus :
3 856 migrants ont bénéficié d’une assistance immédiate à leur retour ;
3 343 migrants ont reçu une aide individuelle à la réintégration, et 513 cas ont été pris en charge à travers d’autres initiatives étatiques financées par l’UE.
La Cheffe de Mission a également précisé que parmi ces bénéficiaires, 3 000 migrants ont été assistés dans le cadre du retour volontaire et de l’accueil, un résultat qui mérite d’être salué.
Dans une logique de durabilité, l’OIM a appuyé l’État du Sénégal dans la mise en place d’un mécanisme d’orientation des migrants vers des structures étatiques et non étatiques pour bénéficier de soutiens financiers et non financiers.
Des visites ont été effectuées dans plusieurs régions du pays, suivies de trois ateliers de renforcement de capacités, a précisé la responsable de l’OIM.
Des défis persistants
Cependant, plusieurs défis subsistent : la continuité des actions des structures chargées de la mise en œuvre des priorités gouvernementales en matière de migration, le manque de centres d’accueil de premier plan, ainsi que la coordination entre les différents acteurs.
En conclusion, la Cheffe de Mission de l’OIM s’est dite optimiste quant à l’adoption d’une politique nationale alignée sur le Référentiel 2025, incluant la mise en œuvre de mécanismes adaptés, la décentralisation des antennes, ainsi que le renforcement des structures et entités étatiques.