
Dakar, 17 avril 2025 – Le placement sous mandat de dépôt du chroniqueur Abdou Nguer par le juge du 3e cabinet continue de faire réagir. Parmi les voix qui s’élèvent contre cette décision figure celle du député Thierno Alassane Sall (TAS), président du mouvement République des Valeurs. Dans une déclaration musclée, l’ancien ministre n’a pas mâché ses mots, dénonçant ce qu’il considère comme une « justice à deux vitesses » et une « instrumentalisation de l’appareil judiciaire à des fins politiques ».
« Tous les Sénégalais savaient que son arrestation n’était qu’une question de jours », a affirmé TAS, pointant du doigt une volonté manifeste de faire taire une voix dissonante. Il décrit Abdou Nguer comme un chroniqueur redoutable, « ni vulgaire ni servile », dont la pertinence et la maîtrise agaceraient l’exécutif et ses soutiens. Une critique à peine voilée adressée au parti au pouvoir, le Pastef, et à certains de ses militants.
Le député élargit sa critique à la situation générale du pays : « Pendant que les tribunaux tournent à plein régime pour juger les mal-pensants, l’économie stagne, les entreprises souffrent, et l’enseignement supérieur accuse près d’une année de retard. » Il avertit : les « procès politiques » pourraient avoir des conséquences lourdes sur la stabilité et la croissance du pays.
Alors que les soutiens au chroniqueur se multiplient sur les réseaux sociaux et dans certaines sphères politiques, cette affaire pose une nouvelle fois la question de la liberté d’expression au Sénégal et de l’indépendance de la justice face aux pressions politiques.