Ce samedi 12 avril 2025, l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD) a vibré au rythme d’un événement majeur : la Foire des métiers de la pharmacie, une première dans le pays. Organisée par l’Association des Étudiants en Pharmacie du Sénégal (AEP), en collaboration avec l’Agence Sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique (ARP), la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (SEN-PNA) et la Promotion Sortante de Pharmacie (PROSPHARM) 2025, cette initiative a mis en lumière les nombreuses perspectives qu’offre aujourd’hui le secteur pharmaceutique sénégalais.
Vers une souveraineté pharmaceutique nationale
Le Professeur Papa Madieye GUEYE, chef du département des sciences pharmaceutiques à la Faculté de médecine, a salué cette rencontre comme une opportunité de sensibilisation et d’orientation pour les jeunes. Alors que le pays compte désormais six institutions universitaires formant des pharmaciens, le Pr. GUEYE a insisté sur la nécessité de réfléchir à leur avenir. Selon lui, les nouveaux métiers liés à la logistique pharmaceutique, au contrôle qualité, à la production locale de médicaments ou encore à la distribution doivent être promus pour accompagner la stratégie nationale de souveraineté.
« L’expérience du COVID-19 a été un tournant : les Africains ont compris qu’ils doivent compter sur eux-mêmes », a-t-il rappelé, en référence à la volonté des nouvelles autorités de relancer l’industrie pharmaceutique nationale.
Régulation, emploi et sécurité sanitaire
Présent comme parrain de l’événement, le Dr. Alioune Ibn Abou Talib DIOUF, directeur général de l’ARP, a mis l’accent sur le rôle stratégique de son agence. Classée « de maturité 3 » par l’OMS, l’ARP est en première ligne dans la lutte contre la cyberpharmacriminalité, les trafics de médicaments et les publicités mensongères. Le Dr. DIOUF a également évoqué les efforts conjoints avec les forces de sécurité qui ont permis une trentaine d’arrestations en moins de trois mois, preuve de la rigueur du dispositif sénégalais.
Une journée pour les étudiants, portée par les étudiants
Pour Mouhamed Cheril Semou NDIAYE-PINDA, président de l’AEP Sénégal, cette foire répond à une nécessité : celle d’informer les futurs diplômés sur les multiples débouchés qu’offre la filière. « Il faut aller au-delà de l’image classique de l’officine », a-t-il déclaré, appelant à une politique forte d’accompagnement des étudiants pour garantir un avenir à la jeunesse pharmaceutique.
Même son de cloche chez Fatoumata SY, présidente de la promotion PROSPHARM 2025, qui a pointé un manque d’informations sur le monde professionnel. Selon elle, cette journée a permis aux étudiants de mieux cerner les enjeux et opportunités du secteur pharmaceutique sénégalais.
Une vision tournée vers 2050
Entre ambitions industrielles, réformes réglementaires et mobilisation étudiante, la Foire des métiers de la pharmacie s’impose déjà comme un rendez-vous clé pour la profession. Avec des jeunes de plus en plus conscients de leur rôle à jouer et des autorités déterminées à asseoir une industrie pharmaceutique locale, le Sénégal semble résolument engagé sur la voie de la souveraineté sanitaire.