Dakar, 11 avril 2025 – En prélude à l’hivernage 2025, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a annoncé une réforme majeure dans la gestion des inondations : l’adoption d’un système d’alerte fondé sur l’impact, combinant données scientifiques, nouvelles technologies et anticipation des risques.
Lors de la première réunion du Comité national de gestion des inondations, tenue ce vendredi à Dakar, le ministre a souligné que cette innovation marque un tournant dans la manière de gérer les aléas climatiques. « Jusqu’ici, on se contentait de bulletins d’alerte météorologiques. Désormais, nous serons capables d’identifier non seulement la zone de pluie mais aussi les axes routiers concernés, la quantité de pluie attendue et les heures précises d’impact », a expliqué M. Dièye.
Cette nouvelle approche est rendue possible grâce à l’installation d’un radar météorologique à Diamniadio et à une collaboration renforcée entre l’ANACIM et la Direction de la prévention des inondations. En cas de fortes pluies prévues sur une zone spécifique, les autorités pourront désormais prendre des mesures immédiates, telles que la fermeture temporaire de routes pour prévenir les pertes humaines.
Outre l’aspect technologique, le ministre a insisté sur l’implication communautaire. « Le plus important reste l’humain : ce sont les citoyens dans chaque commune, les acteurs communautaires, les médias, qui doivent être mobilisés pour curer les caniveaux, alerter et agir », a-t-il déclaré.
Une plateforme numérique intégrant l’intelligence artificielle sera également déployée pour informer les citoyens en temps réel et renforcer la communication autour des risques d’inondation.
Sur le plan financier, M. Dièye a précisé qu’il n’existe pas de budget unique pour la gestion des inondations. Chaque structure impliquée dispose de lignes budgétaires dédiées à des actions spécifiques, regroupées dans une matrice nationale. Il a toutefois assuré de l’appui du président de la République et du Premier ministre pour mobiliser les ressources nécessaires, tout en prônant une gestion efficiente des fonds publics. « L’important, ce n’est pas seulement d’avoir des milliards, mais de viser des résultats concrets. Nous voulons dépenser moins, mais impacter plus », a-t-il conclu.