L’élection présidentielle de samedi au Gabon se joue entre huit candidats, dont le général au pouvoir depuis le putsch d’août 2023, Brice Oligui Nguema, grand favori, et Alain-Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre du président déchu Ali Bongo.
Les voici par ordre alphabétique :
– Alain-Claude Bilie By Nze, 57 ans, le principal challenger
Considéré comme l’adversaire le plus sérieux du général Oligui, ce politique chevronné et pugnace s’est placé dans l’opposition après le putsch d’août 2023, et en dénonçant le risque de « dictature » et en reconnaissant publiquement les erreurs de gestion du régime déchu .
Partisan d’une « rupture totale », il accuse le général Oligui d’incarner la continuité du système mis en place par Ali Bongo et du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir pendant 55 ans au Gabon.
Son programme propose un « virage libéral », « une stratégie de reconquête de (la) souveraineté industrielle » et promet un « revenu minimum garanti » pour les plus vulnérables financé par les revenus pétroliers et miniers.
– Alain Simplice Boungoueres, 57 ans, pour le « pardon national.
Totalement inconnu du grand public, ce fonctionnaire qui travaille comme secrétaire général au ministère de l’Industrie veut créer un « Fond souverain du pardon national ».
Son but : « apaiser les frustrations » des Gabonais, indemniser les plus démunis ainsi que les descendants des « martyrs », des « exilés » et « prisonniers politiques », « injustement lésés dans le partage des revenus des ressources naturelles » ces dernières décennies.
– Zenaba Gninga Chaning, 36 ans, première Gabonaise candidate à la présidence
Cette entrepreneure qui a vécu en France n’a jamais milité au sein d’un parti et s’est lancé en politique avec une déclaration de candidature sur Facebook.
Elle milite pour le développement de l’emploi, avec notamment des centres de formations gratuits pour les jeunes.
Elle veut réduire les dépenses publiques, en coupant le budget du Sénat ou supprimant certains ministères.
– Axel Stophène Ibinga Ibinga, 44 ans, l’entrepreneur
Avec son slogan « La République au travail », celui qui se dépeint en « self made man » avait déjà été candidat à la présidentielle de 2023.
Il appelle à refuser « l’héritage » de décennies de mauvaise gestion et à moraliser la vie publique. Pour lui « l’antidote » aux problèmes du pays, à commencer par le chômage, passe par le soutien aux entreprises.
Il souhaite créer autant d’entreprises qu’existent de partis et associations politiques.
– Stéphane Germain Iloko Boussengui, 61 ans, « guérir le Gabon »
Médecin de formation, cet ancien porte parole du PDG, le parti de la dynastie Bongo, soutient une meilleure décentralisation pour développer l’intérieur du pays.
Il dit vouloir « guérir le Gabon » de la corruption, du chômage ou des inégalités. Il dénonce un « système mafieux » autour du pouvoir.
Il propose aussi d’abroger la Constitution portée par le général Oligui et adoptée fin 2024.
– Joseph Lapensée Essingone, 53 ans, rupture et rassemblement
Cet inspecteur des Impôts plaide pour une « société d’agriculture et d’élevage » afin de réduire la dépendance aux importations.
Il promet des aides pour « encourager la natalité » dans un pays à la faible population (2,3 millions d’habitants).
En campagne, il a promis de « combattre le chômage des diplômés » et dénoncé, entre autres, « la situation chaotique » des hôpitaux publics.
– Thierry Yvon Michel N’Goma, l’anti-Françafrique
Déjà candidat à la présidentielle de 2023, il se pose comme un défenseur de la souveraineté du Gabon et milite pour « la fin de la Françafrique ».
Il propose notamment de sortir du franc CFA et des accords entre le Gabon et la France.
– Brice Oligui Nguema, 50 ans, le favori président-candidat
Arrivé au pouvoir avec le coup d’État d’août 2023 qu’il décrit comme un « acte de bravoure héroïque », ce militaire de carrière est l’ancien chef de la garde républicaine d’Ali Bongo (président de 2009 à 2023) et aide de camp de son père, Omar (au pouvoir de 1967 à 2009).
Lors de son investiture en tant que président de la transition, il avait promis de rendre le pouvoir aux civils après deux ans.
Mais il s’est porté candidat après avoir porté une nouvelle constitution autorisant les militaires à se présenter. « L’essor vers la félicité », son slogan tiré de l’hymne national, résume son programme de « bâtisseur ».