
Le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf, a réaffirmé l’engagement du Sénégal à faire de la migration un choix volontaire et non une contrainte subie. S’exprimant à l’ouverture d’un colloque international sur la migration, organisé à Dakar, M. Diouf a appelé à une refonte des relations entre l’Afrique et l’Europe, autour de principes de justice, de dignité et de développement partagé.
« Notre pays s’engage à créer des conditions propices à l’épanouissement économique et social afin que les jeunes ne soient plus forcés à partir par désespoir, mais qu’ils puissent migrer par choix », a-t-il déclaré, en présence notamment de la ministre espagnole de la Migration, Elma Saiz Delgado.
Le secrétaire d’État a insisté sur la nécessité de transformer la migration en un levier de développement, plaidant pour une meilleure intégration des migrants, des partenariats équilibrés entre pays d’origine et de destination, ainsi que la mise en œuvre de politiques de développement durables et inclusives.
Cette vision s’inscrit dans le projet de société du président Bassirou Diomaye Faye, axé sur un « Sénégal souverain, juste et prospère », fondé sur une économie solide appuyée par l’agriculture, l’industrie et la finance au service du développement.
Amadou Chérif Diouf a également dénoncé les drames de l’émigration irrégulière, évoquant les pertes en vies humaines, la montée de la xénophobie et la précarisation croissante des migrants dans les pays d’accueil, dans un contexte de crise économique et de poussée populiste.
Parmi les dispositifs mis en place, il a cité l’élection de députés de la diaspora, la création de Bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS), ainsi que le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI).
Il a aussi salué le modèle de coopération Sud-Sud mis en œuvre avec l’Espagne, notamment à travers le programme de migration circulaire, dont une première cohorte de 17 saisonniers – dont 9 femmes – s’est envolée en mars dernier pour travailler dans le secteur agricole pendant trois mois.
« Ce programme va s’élargir à 370 bénéficiaires, avec 150 autres encore à sélectionner », a-t-il précisé, soulignant que ce type de dispositif constitue une alternative crédible à la migration irrégulière.
Pour conclure, M. Diouf a appelé à ce que la migration soit perçue comme une opportunité stratégique pour les deux continents, fondée sur des valeurs de solidarité, de respect mutuel et de progrès partagé.