
Dakar – Le Musée des civilisations noires (MCN) a inauguré ce mercredi soir une exposition itinérante d’une grande intensité, intitulée « Abafa(ba)zi », en présence de nombreuses figures du monde culturel, diplomatique et institutionnel. Portée par la commissaire sud-africaine Thina Miya, cette exposition rend hommage aux femmes noires, véritables piliers de transmission, de résistance et de création.
Le terme zoulou « Abafa(ba)zi », qui signifie littéralement « celles qui meurent en sachant », incarne à lui seul toute la puissance symbolique de cette initiative. Il fusionne les mots abafazi (femmes) et le préfixe ba, traduisant la notion de celles qui agissent ou incarnent. Une manière poétique de saluer le rôle fondamental des femmes africaines dans la préservation des savoirs et la construction des imaginaires.
Ancrée dans des récits intimes et collectifs, l’exposition explore la place des femmes africaines comme passeuses entre passé, présent et futur. À travers sept œuvres originales ou revisitées, créées par des artistes et chercheurs issus du continent et de sa diaspora, elle donne à voir des histoires de résilience, de mémoire familiale et d’engagement féministe.
La ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Culture, Khady Diène Gaye, a salué une exposition « qui montre que l’afroféminisme n’est pas un concept abstrait, mais bien une force vivante, nourrie par la créativité et le combat quotidien des femmes africaines ».
Stéphane Peter, directrice du Goethe Institut de Dakar, partenaire de l’événement, a souligné que cette exposition s’inscrit dans un projet culturel commun à tous les Goethe Institut d’Afrique subsaharienne, réunissant des propositions artistiques inédites du Bénin au Zimbabwe. L’ambassadeur d’Allemagne au Sénégal, Sönke Simon, a quant à lui salué « la diversité des représentations visuelles et sonores » et « la force symbolique des femmes noires comme détentrices et passeuses de savoirs ».
« Abafa(ba)zi » est à découvrir au MCN jusqu’à la fin septembre 2025.