Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, après avoir quitté la CEDEAO en janvier 2025, continuent de bénéficier des avantages commerciaux de l’organisation, en attendant un accord formel sur les modalités de leur séparation.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont décidé d’instaurer un « Prélèvement Confédéral » (PC-AES), une taxe de 0,5 % appliquée aux importations en provenance de pays extérieurs à leur confédération. Cette mesure, adoptée lors du Collège des chefs d’État de l’AES le 28 mars 2025, vise à financer le fonctionnement et les projets de la confédération.
Selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, publié le samedi 29 mars, ce prélèvement sera collecté par les administrations douanières des trois pays avant d’être versé sur un compte spécial de l’AES. Certaines marchandises en seront exemptées, notamment celles originaires de la confédération, les aides humanitaires et les biens diplomatiques. La gestion des fonds sera encadrée par des audits annuels et des rapports financiers, garantissant la transparence de leur utilisation.
Cette décision entre en vigueur dès sa signature et les éventuels différends seront réglés par voie diplomatique. Toutefois, ce taux « peut être révisé par décision du collège des chefs d’État de la confédération AES », souligne le communiqué.
La mise en place de cette taxe intervient dans un contexte où le Mali, le Burkina Faso et le Niger, après avoir quitté la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2025, continuent de bénéficier des avantages commerciaux de l’organisation, notamment la libre circulation des personnes et des biens, en attendant un accord formel sur les modalités de leur séparation. De même, les pays de l’AES ont décidé de préserver certains mécanismes d’intégration régionale, notamment en permettant aux citoyens de la Communauté d’entrer librement sur leur territoire.
Ces trois pays restent par ailleurs dépendants des échanges avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la CEDEAO. Les importations de ces zones sont principalement axées sur des produits essentiels tels que les denrées alimentaires, les produits pétroliers, les équipements industriels et les biens de consommation.
Au quatrième trimestre 2024, la CEDEAO représentait 22,6 % des importations du Mali, tandis que l’UEMOA en détenait 21,8 %. Au Burkina Faso, ces parts s’élevaient respectivement à 31,3 % et 22,4 % au troisième trimestre. Quant au Niger, il a subi un ralentissement significatif de son commerce extérieur en raison des sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA après le coup d’État du 26 juillet 2023, impactant lourdement son économie et ses opérateurs commerciaux.
Ce nouvel impôt confédéral se présente comme une étape supplémentaire vers l’autonomie financière de l’AES, tout en renforçant la coopération économique entre ses membres. Toutefois, son application et ses effets sur les échanges régionaux restent à observer dans les mois à veni