Les énergies renouvelables font partie intégrante de la stratégie de réduction des émissions de CO2 au niveau global. Sur ce marché encore dominé par l’Asie, le continent africain continue de progresser à petits pas.
Les années se suivent et les records s’enchaînent dans le secteur africain des énergies renouvelables. Selon le dernier rapport publié le mercredi 26 mars par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), la capacité totale des énergies renouvelables sur le continent a atteint 66,8 gigawatts (GW) en 2024.
Il s’agit d’un niveau record pour la région qui clôture par la même occasion une décennie de progression. Depuis 2015, le secteur des énergies renouvelables en Afrique enregistre une forte croissance : la capacité installée a presque doublé en dix ans, partant de 34,7 GW.
Cette embellie affichée en 2024 s’inscrit dans un contexte global où les capacités énergétiques renouvelables ont atteint un nouveau sommet historique à 4 448 GW soit une hausse de 15,1 % d’une année sur l’autre.
Si dans le reste du monde, l’énergie solaire est celle qui a le plus pesé dans les ajouts nets d’énergies renouvelables en 2024 (+ 415 GW), en Afrique en revanche c’est l’hydroélectricité qui domine.
Avec 2 GW en plus durant l’année écoulée, cette source d’énergie représente 42,8 GW de capacité totale installée, soit 64 % du total. Le solaire photovoltaïque représente le second plus gros contributeur au parc des énergies vertes (14,2 GW) suivi par l’éolien (9,2 GW).
Sur le continent, c’est la nation arc-en-ciel qui mène la danse avec le cap des 11 GW franchi en 2024 devançant l’Égypte (7,7 GW), l’Éthiopie (6,3 GW), le Maroc (4,3 GW) et l’Angola (4,12 GW).
Dans les détails, l’Afrique du Sud domine largement dans le solaire photovoltaïque et l’éolien comptant respectivement pour plus de 40 % et environ 37 % de la puissance installée dans ces deux filières surclassant, l’Égypte, son dauphin.
En revanche, la nation arc-en-ciel ne se contente que d’une 3e place sur le podium en ce qui concerne l’hydroélectricité derrière l’Éthiopie qui a dépassé la barre des 5 GW et l’Angola (3,7 GW).
Si globalement l’Irena se réjouit de l’avancée des énergies renouvelables, toujours portée par la Chine (40 % de la puissance globale installée et 64 % des ajouts de nouvelles capacités), celle-ci souligne néanmoins que les efforts restent encore insuffisants pour décarboner le secteur de l’énergie.
Alors qu’il ne reste que six ans pour atteindre l’objectif adopté à la COP28 de tripler la capacité installée à 11 000 GW d’ici 2030, l’organisation souligne qu’il faudrait désormais ajouter plus de 1 120 GW par an jusqu’à la fin de la décennie afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C comme le prévoit l’accord de Paris scellé lors de la COP21 de 2015.
Pour rappel, les énergies renouvelables représentaient 46 % de la capacité électrique installée dans le monde en 2024.