Dans le cadre des efforts du gouvernement pour alléger le panier des ménages sénégalais, une baisse significative du prix du riz brisé a été annoncée, avec une réduction de 22 %. Cette mesure, qui s’inscrit dans un ensemble d’initiatives destinées à lutter contre la hausse du coût de la vie, a été confirmée lors de la réunion du Conseil national de la consommation (CNC) par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Gueye Diop.
« Après l’annonce du président de la République, nous avons le plaisir d’informer les consommateurs que le prix du sac de riz passera de 22 500 F CFA à environ 17 000 F CFA, soit une baisse de près de 5 500 F CFA », a déclaré le ministre, saluant cette décision comme un soulagement pour les ménages.
Cette baisse est le fruit de négociations menées par le gouvernement avec les pays exportateurs de riz. Le ministre a également rappelé que le prix du kilogramme de riz, qui était de 450 F CFA en avril, sera désormais fixé à 350 F CFA, soit une réduction de 100 F CFA. « Cela n’a jamais été fait au Sénégal depuis 10 ou 15 ans », a souligné Serigne Gueye Diop, mettant en avant cet effort inédit pour améliorer le pouvoir d’achat des Sénégalais.
Le ministre a assuré que l’État restera vigilant et poursuivra ses efforts pour stabiliser les prix du riz et éviter toute spéculation sur ce produit essentiel pour de nombreux foyers. Grâce à cette mesure, le gouvernement espère répondre aux préoccupations des consommateurs et renforcer la stabilité économique du pays face aux défis économiques actuels.
Avancées à pérenniser
Pour Waly Diouf, coordonnateur du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar), même si l’objectif d’autosuffisance en riz n’est pas encore atteint, le processus suit un bon rythme. « Il faut reconnaître que c’est pendant ces dix dernières années que nous avons connu les progrès les plus significatifs en termes de production. Vous trouverez maintenant du riz produit au Sénégal et d’excellente qualité partout sur le territoire national. Cela n’avait jamais été le cas », estime-t-il. Pour continuer à se rapprocher de l’objectif, il est important de mécaniser l’activité agricole. « Cela doit être une priorité. On ne demande pas à l’Etat d’aller acheter, mais négocier avec des fabricants pour que, dans chaque commune, qu’on ait un centre et une structure mise en place par un fabricant, une sorte d’usines de montage…
Ce dernier lui-même mettra en même temps en place un centre pour ses pièces de rechange, un centre pour l’entretien… », propose Ousseynou Ndiaye. À partir de là, dit-il, l’Etat pourra subventionner les services attachés à l’utilisation des tracteurs, ou à l’utilisation des moissonneuses-batteuses, etc. L’avantage de cette approche, insiste M. Ousseynou Ndiaye, c’est que l’État ne paye plus de machines pour aller renforcer l’exploitation de machines qu’on peut avoir à gauche et à droite. Une fois ce défi relevé, il sera plus aisé, à ses yeux, de relever le défi de l’autosuffisance dans la riziculture pluviale, ensuite celle irriguée. « Le plus gros défi c’est le système pluvial, si on arrive à le relever, on ne sera pas loin l’autosuffisance à l’échelle nationale. Maintenant, pour rendre durable tout cela, il faudra faire des aménagements hydro-agricoles, appuyer fortement les centres de recherche pour qu’on puisse avoir de la semence de façon durable », a-t-il plaidé.
Le diagnostic des assises du riz Tenues le 16 janvier, à Saint-Louis, les assises nationales du riz ont permis aux acteurs et à la tutelle de faire un diagnostic clair des facteurs qui plombent l’atteinte de l’objectif d’autosuffisance en riz. Il s’agit en somme, de la gestion inefficace des terres rizicoles, de la mécanisation insuffisante, de l’accès limité aux semences de qualité et aux engrais et le faible financement de la filière. En plus de ces obstacles, ont retenu les acteurs, les producteurs se heurtent aux contraintes climatiques, à la présence d’oiseaux granivores, ainsi qu’à des problèmes d’infrastructure pour la transformation et la commercialisation du riz. Pour relever le défi, il est donc nécessaire de valoriser les terres rizicoles en optimisant leur gestion et exploitation. Il a aussi été souligné l’importance d’une modernisation des équipements agricoles pour accroître la compétitivité des producteurs et leur permettre de mieux faire face aux défis du marché.