Ce 27 mars 2025, la Commission nationale des droits humains (CNDH), dirigée par le professeur Amsatou Sow Sidibé, a organisé un atelier de réflexion portant sur la loi d’amnistie, un sujet de forte préoccupation pour la cohésion sociale au Sénégal. Alors que l’Assemblée nationale prévoit d’examiner la proposition de loi n°05/2025 le 2 avril prochain, qui vise à interpréter la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024, la CNDH appelle à un report de cette discussion afin de privilégier un dialogue national inclusif
Dans son intervention, la présidente de la CNDH a insisté sur la nécessité d’une concertation approfondie avant de prendre toute décision législative. Elle a souligné qu’il est crucial de rassembler l’ensemble des acteurs nationaux, y compris les autorités religieuses et coutumières, pour discuter collectivement des implications de la loi. « Nous voulons un dialogue avant que la question ne soit abordée en plénière à l’Assemblée nationale. Il est vital que tous les Sénégalais puissent se retrouver autour de la table pour échanger », a-t-elle déclaré.
Cette position a été partagée par le représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), Ayeda Robert Kotchani. Ce dernier a exprimé son inquiétude quant à l’absence de consultations préalables et a regretté que le gouvernement sortant n’ait pas rendu publics les résultats des enquêtes sur les événements ayant conduit à la loi d’amnistie. « Il est impératif que la transparence soit totale pour éviter toute confusion et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions », a-t-il déclaré, tout en appelant à une réflexion sur le renforcement des capacités des forces de sécurité.
Face à cette situation, la CNDH et les autorités internationales insistent sur la nécessité d’une approche inclusive et transparente, qui permettrait de renforcer la confiance de la population dans le processus législatif et de préserver l’unité nationale.