Le tribunal a examiné, hier, une affaire délicate opposant Abdoul Hamid Fall, un vendeur de véhicules de 33 ans, à R. Diop, 24 ans, qui l’accuse de viol. Les débats ont révélé deux versions radicalement différentes des événements survenus le 4 mai dernier.
L’affaire prend racine dans une relation de plusieurs mois entre les deux protagonistes. Abdoul Hamid Fall reconnaît avoir eu deux rencontres intimes dans son appartement. ‘’La première fois, tout s’est passé avec son consentement’’, affirme-t-il. Mais c’est la seconde rencontre, le 4 mai, qui fait l’objet de l’accusation.
R. Diop, absente à l’audience, mais représentée par son avocat, décrit une scène de violence : ‘’Après des caresses initialement consenties, il a forcé ma résistance, m’a giflée et a imposé un rapport sexuel.’’ Elle a porté plainte le soir même, à 23 h, visiblement en état de choc, selon les gendarmes. Un certificat médical atteste de lésions génitales récentes.
L’accusé maintient pourtant une version différente. Selon lui, tout se serait déroulé avec consentement jusqu’à ce que R. Diop découvre son statut marital lors d’un appel téléphonique avec son épouse. ‘’Elle a inventé cette histoire par dépit’’, avance-t-il. Concernant l’enregistrement audio où il semble présenter des excuses, il explique qu’il s’agissait d’un conseil reçu pendant sa garde à vue.
À la suite de l’intervention de l’avocat de la partie civile qui a réclamé 10 millions F CFA de dommages et intérêts, le conseil de la défense, Me Abdoulaye Tall, a souligné les incohérences : ‘’Pourquoi serait-elle restée quatre heures chez lui, si elle se sentait en danger ? Le certificat médical ne prouve pas un viol.’’
Le maître des poursuites a quant à lui requis l’application de la loi. Le verdict est attendu pour le 8 avril prochain.