On aime souvent répéter que le football et la politique ne font pas bon ménage. Pourtant, en Afrique, l’État joue un rôle central dans le financement du sport, mobilisant ainsi des ressources publiques, donc du peuple. Dès lors, n’a-t-il pas un droit de regard sur la gestion et le management du sport national, du football en particulier? La question mérite d’être posée avec lucidité.
Qu’on le dise ou non, la diplomatie des États intervient de manière souterraine lors des grandes joutes électives dans le monde entier. Ne soyons pas naïfs. Les principes affichés par les instances internationales ne doivent pas nous faire perdre de vue nos propres réalités.
À l’approche de l’élection du prochain président de la Fédération Sénégalaise de Football, il est impératif de prendre en compte cette dimension et de ne pas s’arc-bouter sur des principes maquillants qui ignorent le rôle de l’État. Outre, dans un précédent post, les qualités essentielles que j’ai évoquées pour ce poste, je le dis sans détours : il faut aussi l’onction de l’État.
Il faut que le futur président puisse travailler en parfaite intelligence avec la tutelle. Sinon… le football sénégalais risque de stagner dans des conflits inutiles, au détriment du développement du sport et des ambitions du pays.
Lors de l’élection des membres du Comité Exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF) au Conseil de la FIFA, l’Ivoirien Yacine Idriss Diallo, président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), a bénéficié du soutien explicite du président Alassane Ouattara, illustrant ainsi l’implication de l’État dans les affaires sportives.
Le football est un levier stratégique. Il doit être géré avec compétence, vision et en harmonie avec les ambitions nationales.