La Section Forum Civil de Bignona exprime sa profonde inquiétude et sa ferme opposition à la proposition de loi initiée par le Parti « PASTEF/Les Patriotes », visant à interpréter la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Cette loi, qui porte sur l’amnistie des infractions criminelles et correctionnelles commises entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, est au cœur d’un débat politique intense au Sénégal.
Dans un communiqué, la Section Forum Civil de Bignona déplore la volonté des partisans du régime en place d’introduire une loi interprétative plutôt qu’une véritable loi d’abrogation. Selon l’organisation, cette tentative de clarification de la loi n°2024-09 semble plus être une manœuvre politique visant à détourner le débat de l’enjeu réel : l’injustice faite aux victimes des violences politiques survenues entre 2021 et 2024.
La Section Forum Civil de Bignona considère que l’introduction de cette proposition de loi interprétative est une démarche dilatoire, qui ne fait qu’entretenir et renforcer l’impunité, au lieu de rendre justice aux victimes. « Ce n’est pas d’une clarification qu’il est question ici, mais d’une véritable abrogation de la loi », souligne le communiqué. L’organisation rappelle que la priorité doit être de rétablir la justice pour ceux qui ont souffert des violences politiques, et non de poursuivre des débats techniques qui n’apportent aucune solution concrète.
Dans sa déclaration, la Section Forum Civil de Bignona réitère sa demande à l’Assemblée nationale et au gouvernement sénégalais de se concentrer sur l’abrogation de la loi n°2024-09 du 13 mars 2024, et de mettre fin à toute tentative de manipulation législative visant à perpétuer l’impunité. L’organisation estime que l’introduction de cette proposition de loi interprétative relève d’une « duperie » et d’une volonté manifeste de ne pas assumer les responsabilités des violences politiques survenues durant la période en question.
La Section Forum Civil accuse également l’initiateur de cette proposition de loi et ses soutiens de vouloir prolonger la souffrance des victimes des violences politiques entre 2021 et 2024. Selon l’organisation, cette initiative ne ferait qu’aiguiser le même « couteau » que celui utilisé par le précédent régime contre les victimes. Au lieu d’ouvrir la voie à la réconciliation nationale, cette loi semble plutôt vouloir raviver les douleurs et les frustrations des citoyens déjà traumatisés par ces événements.
En conclusion, la Section Forum Civil de Bignona appelle le Gouvernement et l’Assemblée nationale à cesser toute forme de diversion et à prendre des mesures concrètes en vue de l’abrogation immédiate de la loi n°2024-09 du 13 mars 2024. « Il est temps que les autorités se concentrent sur l’essentiel : l’abrogation de cette loi et la recherche de justice pour les victimes des violences politiques », a conclu M. Abdoulaye Diallo, coordonnateur de la section Forum Civil de Bignona.