Dans le cadre des célébrations de la Journée internationale des droits de la femme, le ministère de la Famille et des Solidarités a lancé une initiative novatrice cette année avec une semaine nationale dédiée aux femmes. L’objectif : dépasser les frontières de Dakar pour aller à la rencontre des femmes dans plusieurs régions du Sénégal. Oumar Samb, conseiller technique numéro un du ministère, a dressé un bilan de cette semaine riche en échanges lors de son passage dans l’émission Salam Sénégal sur Radio Sénégal.
Alors que Dakar reste souvent le centre des activités liées à la Journée internationale des droits de la femme, l’initiative de cette année a été conçue pour aller au-delà de la capitale. Les équipes du ministère ont visité des localités comme Thiès, Fatick, Foundiougne, Médina Yero Foula, Tambacounda et Louga, afin de mieux appréhender les réalités des femmes sénégalaises, au-delà des discours.
Selon Oumar Samb, cette semaine a été l’occasion de dialoguer directement avec les femmes, d’écouter leurs préoccupations et de chercher des solutions concrètes à leurs problèmes. Les principales préoccupations soulevées ont porté sur les droits des femmes, l’accès aux financements pour leurs projets, ainsi que l’accompagnement de l’État dans leurs initiatives économiques. L’accent a aussi été mis sur le soutien aux femmes dans leurs activités génératrices de revenus, jugé essentiel pour réduire la pauvreté au sein des ménages.
Les femmes ont également exprimé des besoins fondamentaux en matière d’infrastructures de base, notamment en termes de santé et d’éducation, et ont soulevé la question des mutilations génitales féminines, un sujet qui a été largement discuté. Le ministère a ainsi promis de renforcer les actions pour éradiquer ces pratiques nuisibles.
Le projet Sénégal 2050 étant au cœur de la thématique de cette année, M. Samb a rappelé que la femme y occupe une place centrale, notamment dans les domaines de la compétitivité et du capital humain. Dans cette vision à long terme, les femmes sont reconnues comme un moteur clé du développement économique, notamment à travers leur rôle prépondérant dans le secteur informel.
Un cahier de doléances a été élaboré à l’issue de cette semaine et sera remis au président de la République. Lors de la cérémonie officielle du 8 mars, une délégation de chaque région du pays s’exprimera directement devant le chef de l’État.
Malgré la présence de nombreuses lois protégeant les femmes contre les violences, la mise en œuvre effective de ces lois reste un défi. Oumar Samb a rappelé que bien que la criminalisation du viol et de la pédophilie en 2020 ait été une avancée, les résultats en matière de réduction des violences restent insuffisants. Il a insisté sur la nécessité d’une sensibilisation renforcée dans tous les aspects de la vie quotidienne pour prévenir ces actes.
Concernant la révision du Code de la Famille et l’autorité parentale, Oumar Samb a évoqué l’importance d’un dialogue inclusif avec toutes les parties prenantes, en soulignant que toute réforme devrait être soumise à un consensus national avant de passer au président de la République.
Cette semaine de mobilisation a été une étape importante pour avancer dans la lutte pour les droits des femmes au Sénégal, mais elle marque aussi le début d’un travail continu pour améliorer leur condition et leur rôle dans la société sénégalaise.