Un appel retentissant a été lancé par huit anciens chefs d’État africains pour une réforme urgente de l’architecture financière mondiale afin d’alléger la dette des pays en développement. Ce plaidoyer s’inscrit dans le cadre de la Déclaration du Cap, signée lors du lancement de l’Initiative des Leaders Africains pour l’Allégement de la Dette (ALDRI), un projet ambitieux visant à alléger le fardeau financier de nations africaines et de pays à revenu faible et intermédiaire.
Le lancement de l’initiative s’est déroulé en marge de la première réunion des ministres des Finances du G20 au Cap, un événement stratégique durant lequel la présidence sud-africaine a placé la durabilité de la dette au centre de ses priorités. Cette déclaration réaffirme également l’engagement de l’Union Africaine en faveur du développement durable, tel qu’énoncé dans l’Agenda 2063.
L’Initiative des Leaders Africains pour l’Allégement de la Dette rassemble un groupe influent d’anciens dirigeants, dont SE Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigéria, et SE Joyce Banda, ancienne présidente du Malawi. Ensemble, ils appellent à un renforcement de la coopération internationale pour surmonter la crise de la dette, et soulignent la nécessité urgente d’une réforme du système financier mondial afin de mieux soutenir les pays en développement.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2023, les pays à revenu faible et intermédiaire ont consacré 1 400 milliards de dollars au service de leur dette extérieure, dont 406 milliards de dollars uniquement pour les intérêts. Cette pression financière écrasante rend les investissements dans les secteurs clés du développement – tels que la santé, l’éducation, et la sécurité alimentaire – quasiment impossibles.
L’Afrique, particulièrement touchée par des taux d’emprunt élevés, se trouve dans une situation encore plus précaire. La Déclaration du Cap met en lumière l’impact de cette crise sur le continent et plaide pour une réduction significative des coûts d’emprunt.
Les anciens leaders africains, parmi lesquels SE Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du Ghana et SE Jakaya Mrisho Kikwete de Tanzanie, insistent sur l’urgence de l’allégement de la dette pour favoriser un développement économique durable. SE Ameenah Gurib-Fakim, ancienne présidente de la République de Maurice, rappelle que les Petits États insulaires en développement (PEID) sont particulièrement vulnérables, étant déjà accablés par la dette et les impacts du changement climatique.
Les signataires ont exprimé leur conviction que la crise de la dette ne peut être résolue que par une action mondiale concertée et un mécanisme d’allégement de la dette global, équitable et adapté aux réalités spécifiques de chaque pays.
SE Macky Sall, ancien président du Sénégal, a souligné : « Les pays africains sont accablés par des taux d’emprunt disproportionnés, ce qui empêche un développement durable. Une solution globale à la crise de la dette doit être une priorité. »
SE Joyce Banda a précisé : « D’ici 2030, les pays devront investir des milliers de milliards de dollars pour un développement durable. Toutefois, l’allégement de la dette reste une condition sine qua non pour atteindre cet objectif. »
Pour SE Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre d’Éthiopie, « la coopération multilatérale est essentielle pour réformer le système mondial de la dette. L’Afrique doit avoir une voix forte dans ces réformes. »
L’Initiative des Leaders Africains pour l’Allégement de la Dette représente une étape cruciale dans le combat pour une solution mondiale à la crise de la dette. Alors que le G20 de 2025 approche à grands pas, les signataires insistent sur l’importance de forger un consensus international pour répondre à la situation critique. SE Yemi Osinbajo, ancien vice-président