La Banque africaine de développement (Bad) a dévoilé, le 21 février, les cinq candidats officiellement retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de l’institution. L’élection est prévue le 29 mai.
Il s’agit du Sénégalais Amadou Hott, du Mauritanien Sidi Ould Tah, du Zambien Samuel Munzele Maimbo, de la Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala et du Tchadien Abbas Mahamat Tolli. Si la course s’annonce disputée, Amadou Hott est « bien positionné », estime Magatte Wade, ancien chef de la Communication et des Relations extérieures de la Bad. Lui qui a passé 23 ans dans cette institution et a été de toutes les campagnes pense que le candidat sénégalais a « le chemin tracé », à condition de surmonter « les obstacles internes et externes ».
Concernant le soutien affiché de la Côte d’Ivoire à la candidature de M. Tah, il considère qu’il ne s’agit pas d’une position de principe, mais politique. M. Wade pense qu’il n’est pas trop tard pour les autorités sénégalaises de courtiser Ouattara sur ce dossier, d’autant plus que le siège de la Bad se trouve en Côte d’Ivoire. Il voit M. Tah comme un trouble-fête entre M. Hott et Mme Tshabalala. Toutefois, renchérit-il, il y a une dimension diplomatique à gérer avec la Mauritanie dans cette compétition « parce que nos intérêts combinés avec ce pays frère dépassent les candidatures ».
De l’avis de Magatte Wade, Amadou Hott a le meilleur profil. « Il est le plus apte, le plus expérimenté et a une meilleure connaissance des marchés financiers ». Avec la décision de Donald Trump de retirer l’aide américaine, la première tâche du futur président de la Bad sera de reconstituer le Fonds africain de développement (Fad). « Donc, il faut, aujourd’hui, quelqu’un qui a le leadership sur les marchés financiers et Amadou Hott a ce profil », note-t-il.
En cette période de rareté des ressources, la bonne gouvernance est une question cruciale. M. Wade suggère ainsi au président Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko de jouer cette carte auprès des actionnaires non-régionaux. Bref, il faudra de la force politique et de la capacité diplomatique pour remporter la mise. L’élection pourrait même se jouer au troisième tour. « Les élections se jouent dans les couloirs le jour du vote ». Rendez-vous le 29 mai à Abidjan.