L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a rendu public la Note sur les évolutions économiques récentes (NEER), qui fait une synthèse de l’information conjoncturelle au troisième trimestre de l’année 2024.
Au troisième trimestre de l’année 2024, le Produit Intérieur Brut (PIB) réel, corrigé des variations saisonnières (CVS), progresse de 8,9 % par rapport au trimestre précédent. Cette hausse, selon une étude de l’ANSD, résulte principalement de l’augmentation des valeurs ajoutées des secteurs secondaire (+32,1 %), primaire (+4,6 %) et tertiaire (+1,3 %). De plus, les taxes nettes de subventions sur les produits se bonifient de 3,3 %.
Par rapport au deuxième trimestre de 2024, la Valeur ajoutée (VA) réelle du secteur primaire, corrigée des variations saisonnières, s’accroît de 4,6 %, principalement en raison de la progression des activités des sous-secteurs de la pêche (+16,5 %) et de l’agriculture (+5,3 %). Une légère augmentation de l’activité de l’élevage (+0,8 %) et de la sylviculture (+0,3 %) est également notée.
S’agissant du secteur secondaire (en volume CVS), sa valeur ajoutée se majore de 32,1 % au troisième trimestre de 2024, comparativement au trimestre précédent. Cette hausse résulte principalement des activités extractives (+247,3 %), portées par l’extraction de pétrole, de la fabrication des produits chimiques de base (+18,1 %), de la construction (+8,7 %), des matériaux de construction (+4,3 %) et de la fabrication de produits agro-alimentaires (+2,6 %).
Toutefois, cette augmentation de l’activité du secteur secondaire est amoindrie par le recul des sous-secteurs du raffinage du pétrole et de la cokéfaction (-19,4 %) et de la production et distribution d’électricité (-1,2 %).
En ce qui concerne le tertiaire, sa valeur ajoutée, en volume CVS, se bonifie de 1,3 % au troisième trimestre de 2024. Cette performance est principalement due à l’essor des activités spécialisées, scientifiques et techniques (+3,8 %), des activités financières et d’assurance (+3,2 %), des activités d’information et de communication (+2,7 %), des services de soutien et de bureau (+2,4 %), des activités pour la santé humaine et l’action sociale (+1,9 %), des activités d’administration publique (+1,7 %) et du commerce (+1,0 %). Cependant, la contraction de la production des services de transports (-2,8 %) a amoindri la performance du secteur tertiaire.
S’agissant des composantes de la demande, les exportations bondissent de 65,9 %, selon le rapport, alors que les importations fléchissent de 8,3 %. En sus, il est noté un accroissement de la formation brute de capital fixe (+3,8 %) et de la consommation finale globale (+1,9 %).
Ainsi, le Produit Intérieur Brut nominal est estimé à 4 815,0 milliards de FCFA au troisième trimestre de 2024.
Augmentation des exportations
Ainsi au troisième trimestre 2024, les exportations sont estimées à 1 023,4 milliards de FCFA contre 807,8 milliards de FCFA au trimestre précédent, soit une augmentation de 26,7 %. Cette progression est essentiellement due à la hausse des expéditions de produits pétroliers (285,9 milliards de FCFA au troisième trimestre de 2024 contre 142,8 milliards de FCFA au trimestre précédent), d’or industriel (161,5 milliards de FCFA contre 134,1 milliards de FCFA), de préparations pour soupes, potages, bouillons (25,4 milliards de FCFA contre 18,9 milliards de FCFA) et de phosphates (15,8 milliards de FCFA contre 10,5 milliards de FCFA).
Cependant, la baisse des exportations de produits halieutiques (67,7 milliards de FCFA au troisième trimestre de 2024 contre 110,7 milliards de FCFA au trimestre précédent), de titane et zircon (40,3 milliards de FCFA contre 50,5 milliards de FCFA), de produits arachidiers (2,3 milliards de FCFA contre 7,8 milliards de FCFA) et d’engrais minéraux (2,9 milliards de FCFA contre 8,4 milliards de FCFA) a atténué cette hausse.
Comparées au troisième trimestre de 2023, les exportations ont augmenté de 39,3 %. Leur cumul à la fin du troisième trimestre de 2024 s’est établi à 2 696,3 milliards de FCFA contre 2 501,3 milliards de FCFA pour la même période de 2023, soit une hausse de 7,8 %.
Les principaux produits exportés durant la période sous revue sont les produits pétroliers (285,9 milliards de FCFA), l’or industriel (161,5 milliards de FCFA), les produits halieutiques (67,7 milliards de FCFA) et l’acide phosphorique (64,4 milliards de FCFA).
Les principaux pays clients du Sénégal sont le Mali, la Suisse, l’Inde, la Chine et l’Italie.
Hausse légère des importations
Au troisième trimestre de 2024, les importations du Sénégal s’élèvent à 1 765,3 milliards de FCFA contre 1 719,2 milliards de FCFA au trimestre précédent, soit une augmentation de 2,7 %.
Cette évolution est imputable à celle des achats à l’extérieur de produits céréaliers (153,2 milliards de FCFA au troisième trimestre de 2024 contre 119,9 milliards de FCFA au trimestre de 2024), de produits chimiques (148,6 milliards de FCFA contre 121,0 milliards de FCFA), de produits laitiers, fruits et légumes (41,8 milliards de FCFA contre 31,1 milliards de FCFA) et de sucres et produits. sucrés (18,5 milliards de FCFA contre 17,0 milliards de FCFA).
Cependant, la baisse des importations de métaux et ouvrages en métaux (80,3 milliards de FCFA au troisième trimestre 2024 contre 103,8 milliards de FCFA au troisième trimestre de 2024), de matériels de transport et pièces détachées (120,0 milliards de FCFA contre 137,3 milliards de FCFA), d’huiles et graisses (24,0 milliards de FCFA contre 32,6 milliards de FCFA) et de boissons et tabacs (7,5 milliards de FCFA contre 9,8 milliards de FCFA) amoindri cette hausse.
Comparées au troisième trimestre de 2023, les importations ont diminué de 4,6 %. Leur cumul à la fin du troisième trimestre de 2024 s’est établi à 5 164,5 milliards de FCFA contre 5 229,0 milliards de FCFA pour la même période de 2023, soit une baisse de 1,2 %.
Au cours de la période sous revue, les principaux produits importés sont les produits pétroliers (581,5 milliards de FCFA), les machines et appareils (211,7 milliards de FCFA), les produits céréaliers (153,2 milliards de FCFA), les produits chimiques (148,6 milliards de FCFA) et les matériels de transport et pièces détachées (120,0 milliards de FCFA).
Les principaux clients payeurs du Sénégal sont la République Populaire de Chine (10,5 %), la France (9,4 %), la Russie (8,9 %) et la Belgique (8,2 %).
Hausse de la production industrielle
Comparée à la période correspondante de 2023, l’activité industrielle est marquée par une hausse de la production de 1,1 % au troisième trimestre 2024. Cette performance est attribuable à l’augmentation de la production des industries environnementales (+6,4 %), d’électricité, de gaz et d’eau (+3,9 %) et extractives (+3,4 %). Toutefois, la production des fabricants demeure stable sur la période sous revue.
Sur les neuf premiers mois de 2024, la production industrielle s’est améliorée de 1,1 % différemment à la même période de l’année précédente.
La hausse de la production des industries environnementales est liée à l’augmentation de l’activité de collecte des eaux usées et boues (+25,3 %) et du traitement et élimination des déchets (+6,4 %).
En ce qui concerne le renforcement de la production d’électricité, de gaz et d’eau, il est lié à la hausse de la production d’électricité et de gaz (+3,9 %) ainsi qu’à la quantité d’eau captée et distribuée (+3,8 %).
Le relèvement de la production des industries extractives est attribuable à la performance constatée dans la production d’autres produits des industries extractives (+41,2 %). Toutefois, celle des minéraux métalliques se détériore de 23,1 % sur la période sous revue.
Une baisse du nombre d’employés dans le secteur de l’industrie
Le nombre d’employés dans le secteur moderne, hors administration publique, se réduit de 2,0 % au troisième trimestre 2024, comparativement au même trimestre de l’année précédente. Ce repli est principalement dû à la diminution des effectifs dans l’industrie (-6,6 %), dans les services (-2,6 %) et dans le commerce (-0,7 %). En revanche, il est contrebalancé partiellement par la hausse des effectifs dans la construction (+15,3 %).
La baisse du nombre d’employés dans le secteur de l’industrie est liée à celle des effectifs dans les activités de fabrication (-7,9 %). Toutefois, il est noté une augmentation du nombre d’employés dans le sous-secteur des activités de « production et distribution de gaz et d’électricité » (+5,1 %), extractives (+5,0 %) et de la « production et distribution d’eau » (+2,7 %).
Le recul des effectifs dans les services est imputable à la diminution du nombre d’employés dans les sous-secteurs des activités immobilières (-6,8 %), « financières et d’assurances » (-5,7 %), de l’enseignement (-5,6 %), « spécialisées, scientifiques et techniques » (-2,3 %) et de « services de soutien et de bureau » (-0,1 %). Cependant, une hausse du nombre de salariés est enregistrée dans les activités artistiques, sportives et récréatives (+5,2 %), les services de l’hébergement et de la restauration (+0,5 %) et d’information et de communication (+0,4 %).
La durée moyenne hebdomadaire travaillée par employé dans le secteur moderne hors administration publique est estimée à 41,3 heures au troisième trimestre 2024 contre 41,2 heures au trimestre correspondant de l’année précédente, soit une augmentation de 0,3 %. Cette situation est imputable principalement à l’accroissement des heures hebdomadaires moyennes travaillées dans le sous-secteur de la construction (+2,0 %) et du commerce (+1,0 %). En revanche, sur la même période, elles baissent dans le sous-secteur des services (-1,6 %) et de l’industrie (-0,4 %).
Augmentation des prix à la consommation
Au troisième trimestre 2024, les prix à la consommation augmentent de 1,0 % par rapport au trimestre précédent. Cette hausse est due à celle des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (+1,8 %), des « biens et services divers » (+1,4 %), des services de « santé » (+0,8 %), des « boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants » (+0,5 %) et des services des « restaurants et hôtels » (+0,3 %). Toutefois, la baisse des prix des biens et services de « communication » (-3,4 %) et de « logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » (-0,3 %) a atténué cette tendance haussière.
En revanche, en comparaison au troisième trimestre de 2023, les prix à la consommation diminuent de 1,1 %, en relation avec le repli des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-2,7 %) et des biens et services de « logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » (-0,6 %).
Les prix des produits locaux se relèvent de 1,4 % au troisième trimestre 2024, comparés au trimestre précédent. Par contre, les prix des produits importés se replient de 0,6 % au trimestre sous revue.
Par rapport au trimestre correspondant de l’année 2023, les prix des produits locaux diminuent de 3,3 %, tandis que ceux des produits importés s’accroissent de 4,3 %.
Concernant les biens durables, leur prix augmente légèrement de 0,1 % au troisième trimestre 2024. Cependant, les prix des biens semi-durables restent constants et ceux non durables se relèvent de 1,4 %. Au même moment, les prix des services se minorent de 0,1 %.
Par rapport au trimestre correspondant de 2023, les prix des biens durables augmentent de 0,1 %. Les prix des biens semi-durables et non durables évoluent, respectivement, de +0,6 % et -2,5 %. En ce qui concerne les services, les prix se majorent de 1,2 % en variation annuelle.
Les prix des produits du secteur tertiaire diminuent (-0,1 %) au trimestre sous revue, de même que ceux du secteur secondaire (-1,5 %). En revanche, ceux du secteur primaire se rehaussent de 2,9 %.
Au cours du troisième trimestre 2024, les exportations connaissent une hausse significative de 26,7 %. De même, les importations enregistrent une augmentation de 2,7 % par rapport au trimestre précédent.