Le processus de révision de la loi agro-sylvo-pastorale et halieutique a occupé une place centrale lors d’un atelier de trois jours tenu à Thiès. À cette occasion, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a exposé les grandes lignes de la nouvelle politique pastorale du gouvernement.
Selon le ministre, un des axes principaux de cette réforme est la création de coopératives agricoles communautaires pastorales, qui disposeront d’aires de repos spécialement conçues pour les éleveurs et leur bétail. Ces espaces seront équipés d’infrastructures modernes telles que des écoles, un poste de santé et des unités de transformation des produits laitiers, offrant ainsi des conditions de travail plus dignes et modernes aux éleveurs. De plus, ces aires de repos seront reliées aux corridors de transhumance, facilitant le déplacement des troupeaux.
Mabouba Diagne a également souligné l’importance de moderniser le pastoralisme tout en préservant son caractère traditionnel. Il a lancé un appel à la jeunesse, l’encourageant à embrasser une forme de pastoralisme qui s’adapte aux évolutions du monde moderne. Le ministre a par ailleurs annoncé qu’une demande serait adressée à l’Unesco afin de faire reconnaître le pastoralisme en tant que patrimoine mondial.
Abordant la question du financement de l’élevage, M. Diagne a révélé que les investissements réalisés au cours des 20 dernières années n’avaient pas suffisamment bénéficié aux éleveurs. Il s’est engagé à rectifier cette situation en impliquant directement les éleveurs dans le choix des projets à financer.
De son côté, Ismaïla Sow, président de la Maison des éleveurs, a insisté sur la nécessité de mesures d’accompagnement pour faciliter l’application de la nouvelle loi. Il a également proposé un renforcement des capacités des jeunes éleveurs, qui, selon lui, doivent être formés aux lois, règlements et bonnes pratiques du secteur pour devenir des acteurs modèles et réduire les conflits.
Astou Diaw Camara, directrice du Bureau d’analyse macroéconomique (Bame-Isra), a expliqué que les décrets d’application du Code pastoral visent à faciliter l’opérationnalisation de la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (Loasp). Ces décrets porteront sur des domaines cruciaux tels que le foncier pastoral, les ressources fourragères et les voies de passage pour la transhumance. Elle a également évoqué la création d’un fonds d’aménagement pastoral pour soutenir les acteurs et la matérialisation des couloirs de passage.
Cet atelier a ainsi permis de poser les bases d’un pastoralisme plus moderne, inclusif et durable, tout en veillant à respecter ses traditions et son rôle central dans l’économie rurale.