L’Association des juristes sénégalaises (AJS) a révélé que 240 cas de violence sexuelle ont été recensés dans les régions de Dakar et Thiès au cours de l’année 2024. Cette donnée alarmante a été partagée par Fatoumata Guèye Ndiaye, présidente d’honneur de l’AJS, lors d’un atelier portant sur l’éradication des violences sexuelles. Organisé par l’association, cet événement a permis de discuter des mesures légales et des défis liés à la lutte contre ce fléau.
Les cas de violence sexuelle ont été documentés dans les « boutiques de droit », des structures mises en place en 2018 par l’AJS, offrant un accompagnement juridique et médical aux victimes. Fatoumata Guèye Ndiaye a souligné que la majorité des victimes provenaient des zones urbaines et périurbaines de Dakar et Thiès, et a insisté sur l’importance de la sensibilisation à la loi de 2020 criminalisant le viol et la pédophilie, pour garantir la protection des victimes.
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Cet atelier, qui a duré deux jours, a réuni des parlementaires et des acteurs du domaine judiciaire pour échanger sur les mesures légales en vigueur et réfléchir aux obstacles empêchant l’accès à la justice. Fatoumata Guèye Ndiaye a mis en lumière le coût des examens médicaux nécessaires pour établir un certificat médical et prouver l’infraction, une barrière qui prive de nombreuses victimes de leurs droits.
Bien que la législation de 2020 représente un progrès majeur dans la répression des violences sexuelles, la juriste a observé une recrudescence des cas. Elle a néanmoins salué les avancées législatives et a appelé à des réformes pour renforcer l’accès à la justice, en particulier pour les victimes les plus vulnérables. La lutte contre les violences sexuelles reste un défi de taille pour les autorités et les organisations telles que l’AJS, déterminées à continuer leurs efforts pour protéger les droits des victimes et éradiquer ce fléau.