Face à la progression du groupe armé M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi a renforcé son contingent militaire en déployant près de 10 000 soldats supplémentaires. Ce renfort vise principalement à protéger Bukavu, capitale du Sud-Kivu, alors que les combats s’intensifient dans cette région stratégique.
La situation sécuritaire en République démocratique du Congo continue de se détériorer alors que le M23, groupe armé actif depuis les années 1990, progresse vers le Sud-Kivu. En réponse, la Force de défense nationale du Burundi (FDNB) a déployé un contingent supplémentaire de 10 000 soldats pour prêter main-forte aux Forces armées de la RDC (FARDC) et tenter de stopper l’avancée des rebelles, selon plusieurs médias locaux dont Le journal de Kinshasa.
Ce renforcement militaire s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération militaire signé entre la RDC et le Burundi en septembre 2023, faisant du Burundi l’un des principaux alliés régionaux de Kinshasa dans la lutte contre les groupes armés opérant dans l’est du pays.
Alors que le M23 se rapproche dangereusement de Bukavu, au bord du lac Kivu, la majeure partie du contingent burundais a été intégrée dans le dispositif de défense de la ville. Objectif : empêcher toute incursion rebelle et protéger la population locale.
Depuis deux jours, un nouveau bataillon burundais, le 22e TAFOK, est en train d’être rassemblé à Gatumba, une ville-frontière entre le Burundi et la RDC, avant son déploiement imminent dans la région de Bukavu.
Avec l’arrivée de ces renforts, 16 bataillons burundais, soit entre 8 000 et 12 000 soldats, sont désormais stationnés dans l’est du pays. Cinq bataillons sont présents dans les régions de Fizi et Uvira, où ils combattent principalement les rebelles du RED-Tabara, un autre groupe armé actif dans la région. Le reste du contingent est déployé autour de Bukavu, afin de contenir l’avancée du M23.
Depuis 2021, l’armée congolaise, appuyée par ses alliés régionaux et par la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO), forte de 14 000 hommes, tente de repousser le M23 loin de Goma et des centres urbains du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Cependant, les efforts pour neutraliser le M23, également connu sous le nom de l’Armée révolutionnaire congolaise, peinent à porter leurs fruits. La semaine dernière, les rebelles ont réussi une incursion à Goma, la plus grande ville de la province du Kivu, provoquant des combats violents entre les FARDC et le M23.
Ce regain de violences a déjà fait des milliers de victimes civiles, aggravant la situation humanitaire dans une région déjà fragilisée par des décennies d’instabilité et de conflits armés.
Riche en ressources minières, notamment en or, coltan et diamants, l’est de la RDC est un territoire convoité par de nombreux groupes armés depuis les années 1990. Ces rivalités pour le contrôle des ressources exacerbent les tensions et alimentent une violence quasi-permanente, rendant la situation extrêmement complexe.
Alors que la présence militaire burundaise est renforcée, la question demeure : ce déploiement massif suffira-t-il à stopper l’avancée du M23 et à stabiliser une région minée par des décennies de conflits ?