L’indice couvre 63 pays plus l’Union européenne. Germanwatch a cependant volontairement laissé les trois premières places vides, étant donné qu’aucun pays ne fournit assez d’efforts pour contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 1,5°C.
Le Maroc est le pays africain le plus performant dans le domaine de la lutte contre le changement climatique, selon le classement « The Climate Change Performance Index 2025 » publié par l’ONG environnementale allemande Germanwatch.
Ce classement mesure et compare les efforts déployés par 63 pays du monde plus l’Union européenne dans le domaine de la lutte contre le dérèglement climatique et de l’atténuation de ses effets. Il se base sur 14 indicateurs regroupés dans quatre grands critères : les émissions de gaz à effet de serre (40 % du score global de chaque pays étudié), le déploiement des énergies renouvelables (20 %), l’utilisation de l’énergie (20 %) et la pertinence de la politique climatique (20 %).
Réunis, les pays étudiés génèrent plus de 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Comme lors des précédentes éditions de l’indice publié chaque année depuis 2005, les trois premières places de ce classement ont été laissées vides. Ce n’est pas une erreur. Germanwatch a volontairement décidé de ne pas attribuer ces places afin de symboliser l’incapacité des Etats à mettre en place des politiques efficaces pour réduire leurs émissions de CO2 de manière à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 1,5°C.
« Aucun pays n’a fait assez pour prévenir les changements climatiques dangereux et mériter de se classer dans le Top 3 », souligne l’ONG.
Les pays couverts par l’indice sont classés en cinq catégories : très fortes performances, bonnes performances, performances moyennes, faibles performances, très faibles performances.
Le Maroc gagne un rang par rapport à l’édition 2024 du classement pour occuper la 8e place cette année, avec un score global de 68,32 points sur une échelle de 100. Le royaume chérifien figure ainsi dans la catégorie des « pays performants » grâce notamment à ses bonnes notes dans les critères émissions de gaz à effet de serre et utilisation de l’énergie.
L’Egypte (20e place sur les pays étudiés) gagne deux rangs par rapport à 2024 et se classe ainsi à la deuxième position à l’échelle africaine avec un score de 60,52 points.
Le Nigeria occupe la troisième marche du podium en Afrique, avec un score de 59,16 points. Ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui figure dans la catégorie affichant une « performance moyenne » dans le domaine de la lutte contre le changement climatique aux côtés de l’Egypte, perd neuf places dans le classement (26e cette année et 17e l’année dernière), en raison notamment des plans du gouvernement visant à augmenter l’utilisation domestique et les exportations de gaz naturel.
Centrale thermique à charbon de Matla (Afrique du Sud)
L’Afrique du Sud occupe le 4e rang en Afrique et le 38e rang sur l’ensemble des pays étudiés, avec un score de 52,74 points. La nation arc-en-ciel, qui ne parvient pas encore à sortir du charbon, figure dans la catégorie des pays affichant de « faibles performances ».
Le cinquième pays africain figurant dans l’édition 2025 du Climate Change Performance Index est l’Algérie. Ce pays d’Afrique du Nord, dont le mix énergétique est dominé par les énergies fossiles, occupe la 51e position sur les pays étudiés avec un score de 45,96 points.
A l’échelle mondiale, le Danemark reste le pays le plus performant dans la lutte contre le changement climatique avec un score de 78,37 points, devant les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
En bas du tableau, on trouve naturellement des pays exportateurs et consommateurs de combustibles fossiles comme les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Iran.
A noter par ailleurs que la plupart des pays du G20 – responsables de 75 % des émissions mondiales – affichent des scores bas ou très bas, à l’exception du Royaume-Uni (6e) et de l’Inde (10e).