Alors que les analystes prédisent une période d’incertitudes croissantes sur le marché en 2025 et que les perspectives du secteur restent contrastées, les producteurs africains doivent surmonter différents défis pour maintenir une offre stable.
La production pétrolière africaine (brut+condensat) pourrait passer de 6,5 millions de barils par jour (bpj) actuellement à près de 7 millions d’ici fin 2025 (une progression de 7,7 %), si l’on en croit l’African Energy Chamber. L’organisation base ses prévisions sur plusieurs facteurs parmi lesquels « la réduction des actes de vandalisme sur les oléoducs et des vols de pétrole au Nigeria, ou encore un environnement plus stable au Soudan, qui affecterait également la production du Soudan du Sud ».
Dans le rapport intitulé « The State of African Energy 2025 Outlook », l’Afrique de l’Ouest devrait maintenir son statut de première région productrice du continent en passant d’un volume de 3,7 millions bpj à environ 3,9 millions bpj. Une reprise au Nigeria et une production stable en Angola (pays inclus dans la région selon la répartition du rapport). Elle sera suivie de l’Afrique du Nord, qui devrait maintenir son volume de 3 millions bpj grâce à une offre constante en provenance de l’Algérie, et une production libyenne sans perturbation majeure. « Cependant, la stabilité de l’offre libyenne dépend largement de la situation politique dans le pays. Toute détérioration pourrait entraîner des manifestations et des interruptions de production », peut-on lire dans le document, qui indique que l’Afrique devrait contribuer à hauteur de 8 % à l’offre mondiale.
S’il faut attendre de voir comment évoluent les facteurs évoqués par l’African Energy Chamber pour justifier ses prévisions, notons qu’elles interviennent alors que la conjoncture mondiale crée des incertitudes sur le marché du pétrole. Sur la quasi-totalité des marchés mondiaux, les prix du baril de pétrole ont baissé après l’annonce par Donald Trump le 20 janvier d’un « état d’urgence énergétique » et d’une promesse d’intensification de l’exploitation pétrolière aux Etats-Unis.
Selon un récent rapport du King Abdullah Petroleum Studies and Research Center (KAPSARC), l’offre mondiale de pétrole devrait augmenter en 2025 puis en 2026. « Face à un marché pétrolier en surabondance, l’OPEP+ pourrait devoir prolonger ses réductions de production jusqu’en 2025 pour protéger les prix du pétrole », a de son côté indiqué en décembre dernier le norvégien Rystad Energy.
Pour rappel, en Afrique, le secteur pétrolier est un pilier de l’économie de plusieurs pays africains, dont le Nigeria, l’Angola ou encore l’Algérie. Dans plusieurs autres pays, comme le Congo, le Ghana, la Guinée équatoriale, le Niger, le Gabon ou encore le Cameroun, les volumes de pétrole produits sont moins importants, mais la ressource joue un rôle crucial dans l’équilibre macroéconomique.